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L’économie à l’affiche des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Plusieurs sujets à caractère économique, y compris et surtout les sujets qui fâchent, trônent en bonne place dans les journaux camerounais parus mercredi.
Sous le titre «Réorganisation : la Camwater s’ouvre aux privés», InfoMatin commente le décret présidentiel de la veille portant réorganisation de la Cameroon Water Utilities Corporation, appelée, en début mai prochain, à reprendre les missions d’affermage jadis assignées à La Camerounaise des Eaux (CDE), filiale de l’Office national de l'eau potable (ONEP) du Maroc et dont le contrat décennal de concession n’a pas été renouvelé.

Ainsi, explique la publication, la société de patrimoine est désormais chargée de la gestion des biens et droits affectés au service public de l'eau potable, ainsi que l'exploitation du service public de production, de transport et de distribution de l'eau potable en milieu urbain et périurbain.

L’une des innovations, étaye InfoMatin, dans la nouvelle entité, apparaît à l’article 2 du décret, qui précise que «le capital de la Camwater peut être ouvert à d'autres actionnaires publics ou privés, en tant que de besoin». Tout en consacrant la renationalisation du secteur, le chef de l’État laisse entrouverte l’éventualité d’un recours à des investisseurs, non compris des non institutionnels.

En termes clairs, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, la Camwater gère désormais les activités de production, de transport et de distribution de l’eau potable au Cameroun dans le cadre des missions régaliennes de l’État en la matière, et, en procédant à cette réorganisation, le président de la République entend renforcer les missions de l’entreprise en améliorant son efficacité afin de lui permettre de répondre aux attentes des populations en termes de fourniture d’une eau disponible et de qualité.

Pour Le Messager, la perspective d’ouverture ultérieure de la société aux privés «marque une sorte de retour vers le passé de l’ère Société nationale des eaux du Cameroun (Snec) où l’État, à travers des mandataires, s’occupera désormais de toute la filière eau».

Et le journal de rappeler que moins de 25% des Camerounais, sur quelque 25 millions d’âmes, ont aujourd’hui accès à l’eau potable.

Une autre situation préoccupante, signalent en chœur Mutations et Repères, c’est la décrépitude continue de l’aéroport international de Douala, principale porte d’entrée du pays et métropole économique du pays

Ici, apprend-on, c’est l’Association des transporteurs aériens qui vient de tirer la sonnette d’alarme à travers une correspondance au directeur général des Aéroports du Cameroun (ADC), dans laquelle elle décrie la vétusté de l’espace, l’obsolescence des équipements et la démotivation du personnel.

Ce brulot, signale Repères, intervenant moins de deux ans après la fermeture de l’aéroport de Douala durant plusieurs semaines pour cause de travaux de rénovation, et à un an de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 de football que le Cameroun accueille, n’est pas de nature à rassurer.

Le sujet serait fort bienvenu au menu de la rencontre qui se tient actuellement à Douala, justement, entre le gouvernement et le secteur privé autour du thème de la diversification de l’économie.

A l’occasion, signale Mutations, non seulement les investisseurs nationaux souhaitent un échange franc, sincère et proactif avec les pouvoirs publics, mais en plus les interlocuteurs du gouvernement ne cachent pas leurs frustrations face au mépris affiché à leur égard, particulièrement en matière d’octroi des marchés publics dans le cadre des infrastructures de la CAN 2019.

«Les opérateurs économiques tancent le gouvernement», constate également Le Messager : «Pas de langue de bois. Pas de double langage non plus. Mais davantage le discours de vérité, pour questionner ce qui n’a pas marché dans la relation binôme pouvoirs publics-secteur privé».

Et ce n’est qu’à ce prix, insiste le journal, que les propositions porteuses d’espoir peuvent se transformer en réalisations concrètes.

Pour Cameroon Tribune, il s’agit aujourd’hui de jeter les bases d’une économie plus forte, plus diversifiée et qui résistera mieux aux chocs exogènes.

La nouvelle feuille de route en gestation, analyse InfoMatin, sera le socle et la boussole des activités des parties en vue de la relance économique du pays.

Mais, insiste le ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, cité par Repères,il faudrait pour cela que cesse la dialectique permanente entre le secteur privé et public afin d’avoir toutes les forces unies dans la recherche des moyens qui feraient que même après le plan triennal du Fonds monétaire international (FMI), et même si la crise économique existe toujours, qu’elle ait moins d’impact au Cameroun.

A travers cette posture conciliante, reconnaît The Guardian Post, M. Motaze est effectivement à la recherche de stratégies de nature à booster durablement la résilience de l’économie nationale.

Surtout que, pour ce membre du gouvernement que cite également Emergence, la vitalité du secteur privé camerounais est à la fois réelle et source de redécollage durable de l’économie.

Il y a beaucoup de préalables à l’instauration d’une relation saine et vecteur de développement, tempère Le Quotidien de l’Economie qui égrène le chapelet de récriminations des créateurs de richesse, comme pour planter le décor d’un nouveau langage de sourds.

Et EcoMatin de rappeler qu’il s’agit de la deuxième rencontre du genre après celle du 31 mars 2016 dans la même ville, alors qu’à ce jour les rapports entre les secteurs public et privé restent marqués par la méfiance mutuelle.