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Terrorisme : faut-il s’inquiéter de la situation au Mali ?

Afrique - Politique
Cinq ans après le lancement de l’opération Serval, et à quelques mois d’une élection présidentielle décisive pour l’avenir du pays, où en est le Mali face au défi terroriste ? Dans un pays fragilisé par une économie moribonde et un président contesté, djihadistes et rebelles contrôlent plus que jamais de larges franges du territoire.
La situation est grave au Mali. L’intervention militaire française, lancée à partir de janvier 2013, a certes permis de repousser les combattants djihadistes et touaregs jusque dans les zones désertiques et montagneuses du nord du pays, mais elle n’a jamais été en mesure d’éradiquer totalement la double menace irrédentiste et djihadiste.

Pire, après une période de repli, l’influence de l’islamisme radical gagne chaque jour du terrain dans les zones-tampons du centre du pays (de Gao à Tombouctou au nord et jusqu’à Mopti au sud). La faute à une situation socio-économique difficile qui fait le lit de l’extrémisme.

L’intégrité territoriale du Mali est une chimère à laquelle le gouvernement ne fait même plus semblant de croire. Le drapeau malien ne flotte plus depuis de nombreuses années dans les régions du nord. Et les membres du gouvernement se gardent bien de se déplacer à Tombouctou, Gao ou Mopti. Sans parler de Kidal ou Tessalit

Il faut se souvenir que le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a été triomphalement élu en juillet 2013 avec une seule et unique promesse en guise de slogan de campagne : « un Mali uni ». Pour se faire, IBK affichait une feuille de route ambitieuse, qui prévoyait de recoller les morceaux avec les rebelles touaregs et de débarrasser le pays de la plaie terroriste. Sur l’ensemble de ces points, l’échec est patent.

carte-situation-au-nord-mali


Si IBK est parvenu en juin 2015 à faire signer un « accord pour la paix et la réconciliation » à la majorité des groupes armés du nord, ces derniers n’ont en réalité jamais déposé les armes. Pire, les violences inter-communautaires et les attaques terroristes n’ont cessé de s’accroître depuis. Plusieurs fois jusqu’au cœur de la capitale Bamako. Les trois principaux mouvements islamistes (Mujao, Ansar ed-Dine, Aqmi) se sont même unifiés entre-temps, au sein du Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans.

Depuis, les djihadistes gagnent du terrain, profitant du désarroi socio-économique dans les régions abandonnées par le pouvoir central. Comme le rappelle la journaliste de Libération Denia Chabli : sur place « la gouvernance islamiste a marqué les esprits, et pas toujours de façon négative. Eau et électricité gratuites, distributions alimentaires hebdomadaires, gratuité des soins à l’hôpital et des médicaments, financement des mariages religieux et suppression des taxes et des impôts. »


Un regain de popularité des djihadistes qui s’explique par l’immobilisme d’Ibrahim Boubacar Keita, qui est de plus en plus ouvertement critiqué dans le pays. Les manifestations se sont succédées l’an dernier dénonçant tous azimuts « l’immobilisme », l’insécurité, la « mal-gouvernance » et la « corruption » du régime. Les accusations de népotisme se multiplient d’ailleurs à l’encontre de l’entourage du chef de l’Etat malien et notamment de son fils et conseiller, Karim Keita.

Comme une métastase en pleine croissance, le conflit s’étend même de plus en plus régulièrement aux zones frontalières avec le Burkina Faso et le Niger. "Au Sahel, l'instabilité persistante au Mali se fait sentir jusqu'au Burkina Faso et au Niger, avec des attaques mortelles dans les zones frontalières", a prévenu en début d’année le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas.