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Jacob Zuma démissionne pour sauver des vies humaines sur lesquelles on roule pour conquérir et garder le pouvoir ailleurs

Togo - Politique
Le président sud-africain, après avoir joué la montre, sans aucune contraintes constitutionnelles surtout, a annoncé mercredi, sa démission avec effet immédiat. «Aucune vie ne devrait être perdue en mon nom », a-t-il laissé entendre, donnant ainsi priorité au sens de la valeur humaine. Au Togo où les politicards arguent que «nulle part au monde un président ne démissionne pas avant la fin de «sa vie», c’est plutôt sur des vies humaines qu’on marche pour aller prendre et consolider son règne.
Le record de vies humaines écrasées en 2005 avant l’installation du prince au pouvoir est la parfaite illustration que le cercle fermé de ceux qui se partagent à vie le trésor de la sueur du front des Togolais n’ont aucune considération pour l’être humain.

Les pseudos intellectuels du parti UNIR soutiennent depuis quelques heures que les dispositions constitutionnelles sont dans une logique qui tôt ou tard devraient précipiter Jacob Zuma à la porte de sortie s’il n’avait pas démissionné.

Et de revenir sur le cas du Togo pour arguer que le prince qui selon eux a été démocratiquement élu ne peut jamais «quitter ses fonctions» au risque d’entrave à la constitution et d’une déstabilisation du pays. Pourtant, la loi fondamentale du Togo prescrit en son article 21 que : «La personne humaine est sacrée et inviolable. Nul ne peut être soumis à la torture ou à d'autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Nul ne peut se soustraire à la peine encourue du fait de ces violations en invoquant l'ordre d'un supérieur ou d'une autorité publique. Tout individu, tout agent de l'Etat coupable de tels actes, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi. Tout individu, tout agent de l'Etat est délié du devoir d'obéissance lorsque l'ordre reçu constitue une atteinte grave manifeste au respect des Droits de l'Homme et des libertés publiques.»

Où sont-ils donc, ceux qui, de leur chef, accusent et jugent leurs concitoyens d’êtres des terroristes, les enlèvent, les torturent et en tuent d’autres de sang-froid au nom d’une pseudo «violence d’Etat» ?

Des enfants tués à Dapaong, des victimes des bastions militaires de Mango aux victimes des répressions à colorations politiques depuis le 19 août 2017, on retient une chose : aucune tête n’est tombée, ce qui laisse conclure que quand les Togolais meurent, ça n’émeut personne. Et les fameux juristes et conseillers dans leurs tournées médiatiques passent sous silence cet article 21 de la constitution pourtant taillée à la mesure de leur gouvernance machiavélique.

Sinon, comment faire comprendre au locataire de la marina que tous ces événements sont une flagrante violation impunie de la constitution et qu’à défaut de trouver les coupables et arrêter l’hémorragie une bonne fois pour toutes, c’est son leadership au bout de treize (13) années de gouvernance qui est en jeu?

Malheureusement, la cécité intellectuelle semble s’être emparée de Faure Gnassingbé et son entourage et tout porte à croire qu’ils ne réagiront pas s’ils ne voient pas écrit noir sur blanc qu’en cas de tuerie intempestive des citoyens, le premier responsable du pays doit prendre ses responsabilités pour soit trouver et punir sans complaisance les coupables ou rendre le tablier.

Voilà pourquoi d’autres acteurs de la vie publique persistent et signent qu’on doit réécrire certaines choses blanc sur noir comme par exemple : «En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels».

Le Regroupement des jeunes Africains pour la démocratie et le développement (REJADD) et le Réseau africain pour les initiatives de droits de l’homme et de solidarité (RAIDHS), deux (02) Organisations de la société civile, dans un rapport publié récemment dénombre « plus de cent (100) morts, généralement par balles ou par exécution extrajudiciaires, parmi lesquels on compte des enfants, des milliers de blessés par balles ou victimes de sauvages passages à tabac…, des milliers d’arrestations, des milliers de déplacés et d’exilés », dans le cadre des manifestations de l’opposition depuis le 19 août 2017.

Un rapport qualifié d’ « insultant, tendancieux et manipulateur » par le gouvernement togolais. Donnant ses chiffres, le gouvernement souligne que « ce bilan est de sept (07) morts par balles et sept (07) morts pour diverses causes, dont deux (02) militaires égorgés .» En tout état de cause, il y a eu mort d’hommes et ce depuis 2005 sans que justice n'ait été rendue rendue.

Pour Jacob Zuma « aucune vie ne devrait être perdue » en son nom. C’est une leçon, un message plein de sens à l’endroit de ces chefs d’Etat atteints de la boulimie du pouvoir, hantés par la peur de quitter.

« Il faut savoir quitter la scène avant que la scène ne nous quitte », dit-on.

Edem/A. Lemou