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FAT et dialogue: Gerry Taama toujours pas 'net'

Togo - Politique
«Laissons l'armée en dehors de nos histoires politiques»; ainsi s’intitule une tribune dans laquelle l’ancien officier des FAT cache mal son faible pour les corps habillés qu’il a abandonnés pour des raisons propres à lui avant de s’engager dans la politique. Depuis lors, le président du NET (Nouvelle Engagement Togolais) est tout sauf net, une attitude qu’il mettra sur le dos de sa situation de centriste.
«Les Forces Armées Togolaises sont une armée nationale, républicaine et apolitique. Elles sont entièrement soumises à l'autorité politique constitutionnelle régulièrement établie », écrit l’homme de Siou, qui s’offusque de ce que certains acteurs politiques voudraient que l’armée soit associée au dialogue en perspective.

Alors que de plus en plus de gens sont convaincus que même Faure Gnassingbé est piégé par ces hommes armés qui gouverneraient le pays dans l’ombre, Gerry Taama s’inscrit en faux. «Les forces armées sont soumises au gouvernement et à leur commandant en chef qui est le président de la République. Voilà pourquoi des militaires sont tombés en protégeant le premier ministre Koffigoh, parce qu'il représentait une autorité constitutionnelle», argumente-t-il tout en enchaînant:

«Des gens arguent que ce qui s'est passé en 2005 avec une allégeance (proprement scandaleuse) des militaires à Faure justifie cette présence, c'est oublier que cette même armée, désavouée par la communauté internationale, s'est soumise au pouvoir civile quand il a fallu respecter tout de même la Constitution».

Cette phrase ne sonne-t-elle pas comme si c’était Faure Gnassingbé qui avait confisqué le pouvoir à la mort de son père et que l’armée n’y a aurait fait qu’ajouter son soutien. Or, on a vu à la télévision nationale, 4 généraux de l’armée confier le pouvoir au fils du Général Eyadema qui ne s’en séparera jamais. De 1963 à 2005, l’armée a toujours retiré le pouvoir de force pour le confier aux personnes à son gout, de Nicolas Nicolas Grunitzky, Antoine Meatchi à Faure Gnassingbé après le général Gnassingbé Eyadéma. Ça, Gerry Taama ne le dit pas, même s’il n’arrête pas de s’inspirer du passé dans sa tribune.

De même, n’est-ce pas injuste de déclarer qu’en 2005 l’armée avait fini par se conformer à la Constitution suite au durcissement du ton de la communauté internationale? Abass Bonfoh était-il constitutionnellement habileté à assurer la transition en 2005 ? Gerry est mieux placé pour le savoir. Si les frontières fermées ont pu trouver une faille pour laisser entrer un certain Charles Debbasch, ce n’est pas au président de l’Assemblée nationale à cette époque qu’on pouvait refuser cette faveur.

C’est déjà louche quand cet ancien officier des FAT surfe sur le loyalisme de la garde rapprochée dans les années Koffigoh pour déclarer que toute l’armée togolaise est républicaine.

Que l’armée prenne place ou non au dialogue relève peut-être d’un autre débat certes. Mais la question du caractère «républicain» et «apolitique» des FAT ne reste-t-elle pas à prouver?


«Voici plusieurs années que nous plaidons pour l'existence de tribunaux militaires (la loi a été votée), sans obtenir aucun échos chez nos camarades parlementaires, pour connaitre des infractions commises par les forces de défense, surtout à l'endroit des populations civiles», écrit Gerry Taama. Question: Qui se charge de promulguer et mettre en application une loi déjà votée à l’Assemblée nationale en avril 2016 ?
Que peut une Assemblée nationale qui n’arrive même pas à obtenir des explications sur l’augmentation du budget de la Défense pour le compte de la Loi de Finances 2018 ?

Difficile donc de comprendre la ligne politico-éditoriale du NET qui se proclame «centriste et fier de l’être». Peut-on nécessairement trouver une position «centriste» en toute situation? la question pend.

A. Lemou