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La crise anglophone revient en force dans les journaux camerounais

Cameroun - Societe
Les derniers développements de la crise anglophone, après l’extradition du Nigeria des leaders sécessionnistes, sont revenus hanter les colonnes des journaux camerounais parus mercredi.
En une quinzaine de mois de troubles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce sont plus de 1000 personnes qui ont été arrêtés et incarcérés, affirme Le Messager en grande manchette, s’appuyant sur un rapportdu Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), qui vient de saisir le conseil constitutionnel et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples contre l’État du Cameroun.


Une autre polémique, liée au même sujet, concerne l’extradition du Nigeria du président autoproclamé de la république sécessionniste d’Ambazonie, Sisiku Ayuk Tabe et de 46 de ses lieutenants pour qui, selon The Guardian Post, les États-Unis viennent d’appeler à un procès équitable.

Réagissant aux condamnations fusant de partout, l’accusant d’avoir envoyé des séparatistes à un sort imprévisible au Cameroun, le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, selon la même publication, persiste et signe, jurant de chasser de son pays tous les militants d'Ambazonie, avertissant que le Nigeria ne faiblira pas face à des individus voulant utiliser son territoire comme une cachette, une base arrière pour planifier la déstabilisation du Cameroun.

Où est justement passé Sisiku Ayuk Tabe ? s’interroge l’hebdomadaire Politica : arrêté au Nigeria depuis le 5 janvier avant d’être extradé au Cameroun, personne, ni ses avocats ni sa famille, ne l’a jamais vu depuis lors au point de se demander s’il est encore en vie.

Il n’y a aucune pitié à avoir pour ce genre d’individus, répond en écho Le Point Hebdo, révélant qu’en réalité Ayuk Tabe et les siens avaient projeté un coup d’Etat au Cameroun.

«Après avoir mis les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à feu et à sang à travers leurs multiples exactions, les sécessionnistes préparaient une descente sur la capitale, Yaoundé, où ils espéraient prendre d’assaut le palais présidentiel.

Et il se murmure, relaie le journal, que les séparatistes anglophones bénéficiaient, dans leur sombre projet, de soutiens au sein même du régime de Yaoundé.

«Effacer» les opposants remuant est profondément inscrit dans l’ADN répressif du régime qui, analyse Ouest-Echos, en retenant au secret les leaders «Ambazoniens», veut en réalité passer un message à tous ceux qui seraient tentés par la contestation en cette année d’élection présidentielle.

Bien avant la vague Ayuk Tabe, rappelle le trihebdomadaire Le Soir, d’autres activistes anglophones, incarcérés à la prison centrale de Yaoundé, semblent pour leur part s’être déradicalisés, eux qui prônent désormais la réconciliation nationale dans une Etat unitaire décentralisé.

Ironie de l’histoire, ajoute Repères, des éléments des forces de défense, déployés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, en charge justement de réprimer les velléités sécessionnistes, «crient famine», se plaignant actuellement de l’inconsistance et l’irrégularité de leur ration alimentaire quotidienne.

Et de rappeler que le budget du ministère de la Défense, pour cette année, s’élève à 238,910 milliards FCFA, une enveloppe dans laquelle 124,212 milliards FCFA sont consacrés aux dépenses militaires dans les points chauds de la République.