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Méventes, dettes, fuites…le quotidien des femmes dans les marchés

Togo - Societe
Loin des travestissements politiques auxquels certains réduisent la mobilisation des femmes samedi, les concernées ont elles-mêmes dressé un tableau sans complaisance de leur vécu quotidien. Des témoignages tout aussi poignants qui nécessitent l’abandon de tout manteau politique
Mme Yeme, membre de la coalition des 14 partis de l’opposition, a travaillé avec une commission qui a fait le tour des marchés de Lomé et ses environs. L'objectif est de recueillir les témoignages sur les réalités quotidiennes des femmes dans les marchés.

« Dans la plupart des marchés, l’ambiance est à l’allure d’une cérémonie mortuaire », a-t-elle confié en substance. Le Togolais n’a plus de pouvoir d’achat. Ce qui fait que l’essentiel n’est plus de créer des mécanismes financiers comme le fait le gouvernement (FNFI, AGRISEF, AGISEF…).

Selon madame Yeme, toutes ces initiatives ont leur côté positif selon les appréciations des initiateurs. Mais, une fois que les femmes contractent ces crédits à elles offerts par l’Etat, le premier facteur auquel elles sont confrontées est la mévente, et les harcèlements fiscaux dans les marchés.

Du coup, poursuit-elle, plusieurs perdent le capital de leur entreprise et doivent faire face à la dette pendant qu’à la maison, les enfants malades, les charges quotidiennes pendent devant un mari sans emploi.

« Celles qui ne tiennent plus le coup prennent le large », a-t-elle déploré.
En faisant systématiquement de tous des enfants (diplômés ou non) des entrepreneurs surtout revendeurs, c’est une crise qui est ficelée, d’autant plus que le citoyen a un pouvoir d’achat très limité ou n’en a pas du tout dans les cas redondants.

« Mais nos maris qui n’en peuvent plus et revendiquent dans les rues les mains nues, sont systématiquement abattus par l’armée. Nous demandons simplement que les choses changent. Que les richesses de ce pays profitent à nous tous », s’est-elle lamentée sous acquiescements des plusieurs dizaines de milliers d’autres femmes, de noir vêtues, les yeux larmoyants.

A. Lemou