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Que cache le maintien de la poursuite judiciaire lancée contre les Togolais de la diaspora au Ghana ?

Togo - Politique
Depuis le 26 octobre 2017, les Togolais de la diaspora au Ghana font l’objet de tracasseries judiciaires lorsqu’ils ont organisé une manifestation conformément aux textes qui régissent l’organisation des manifestations publiques dans ce pays hôte. Le meeting allait bien quand la police a fait irruption pour disperser les manifestants, saccageant les hangars et mettant aux arrêts l’organisatrice principale Fousséna DJAGBA et une vingtaine d’autres compatriotes Togolais. Commencèrent alors des tracasseries judiciaires puisque ces derniers ont été présentés devant la justice avant d’obtenir une libération sous caution.
Selon le conseil de ces compatriotes, aucune charge n’a été retenue contre qui que ce soit et pourtant la justice ghanéenne devant laquelle ceux-ci ont été présentés, ne cessent de les poursuivre sous de faux prétextes, aussi fallacieux que farfelus. Et c’est la 3e fois que depuis qu’ils ont été libérés qu’ils comparaissent devant la justice. Depuis le 26 octobre donc, c’est la 3e fois que le procès est ajourné. Dans la matinée de ce mardi 9 janvier 2018, ils se sont une fois encore présentés devant le juge. Malheureusement le verdict a été de nouveau renvoyé au 9 février prochain parce que, selon notre correspondant sur-place, trois personnes des 27, ont été absentes et ces absences ont été aussi bien justifiées. Le juge estime que ces trois personnes doivent être présentes avant qu’il ne rende le verdict pour les situer sur leur sort et pourtant aucune charge n’a été portée contre eux. Le conseil des Togolais de la diaspora au Ghana, très remonté, a qualifié l’attitude de la justice ghanéenne de « Foolish case » parce que le dossier étant vide.

Que cache donc le maintien de la poursuite judiciaire ?

A travers la poursuite judiciaire dont fait l’objet les Togolais de la diaspora au Ghana, doit-on comprendre que c’est parce qu’on a manifesté contre le régime en place au Togo, le dénonçant que les autorités ghanéennes qui pilotent la médiation au Togo veulent empêcher toute manifestation de dénonciation du pouvoir togolais et du soutien au peuple togolais en lutte pour la reconquête de sa liberté confisquée? L’on se rappellera à ce propos de la manifestation du parti politique ghanéen PNC de Bernard Mornah. On peut, peut-être faire cette analogie quand malgré le fait que Bernard Mornah ait respecté les textes qui régissent l’organisation des manifestations publiques dans osn pays, il a été embastillé avec tout son staff qui organisait cette manifestation pour soutenir le peuple togolais en lutte. Aucune raison ne peut légitimer cet état de fait quand on sait qu’avec les documents publiés qui attestent d’ailleurs que les organisateurs étaient en règle qu’on puisse les embastiller et les enfermer pour quelques heures au commissariat de NIMA. C’est d’ailleurs de cette même manière qu’on a embastillé injustement les Togolais qui manifestaient le 28 octobre 2017 puisqu’ils étaient bel et bien en règle

Le silence coupable des responsables de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition
On a comme l’impression que ces compatriotes qui ploient aujourd’hui sous une poursuite judiciaire au Ghana sont laissés à leur triste sort, abandonnés à eux-mêmes. Aujourd’hui encore, ils étaient seuls devant le juge au Ghana. Depuis que cet harcèlement des compatriotes au Ghana a commencé, aucun communiqué n’a fusé de la coalition, quitte pour dénoncer l’injustice dont ils font l’objet ou pour apporter un quelconque soutien à ces derniers. Alors que c’est pour la même cause, la cause commune qu’ils manifestaient. Curieusement aussi cette manifestation était inscrite dans le programme des manifestations retenues par la coalition ce 28 novembre 2017.

Ce qui est curieux et laisse perplexe bon nombre de compatriotes au Ghana est que récemment, une délégation de trois responsables de la coalition était au Ghana. A en croire une source, le sujet a été posé mais les trois responsables ont cru aux mensonges que leur ont raconté les autorités ghanéennes. Aujourd’hui, les documents attestent que la règle a été suivie contrairement à ce qu’on a fait croire aux trois responsables politiques. Même s’il faut l’admettre, le bon sens aurait voulu que, une fois qu’ils ont entendu les autorités ghanéennes, ils devaient chercher à écouter un des organisateurs de la manifestation pour avoir sa version des faits et s’il le faut même confronter les deux parties quand ils auront une autre version des faits afin de situer les responsabilités. Rien de tout cela n’a été fait et aujourd’hui encore ils restent poursuivis.

Pire encore, certains responsables de la coalition sont déplacés dans certains pays africains où la diaspora togolaise de ce pays hôte a organisé comme ceux du Ghana des manifestations pour dénoncer le régime en place au Togo. Eux, ils ont pu bénéficier du soutien d’un responsable de taille de la coalition même si la manifestation n’a pas eu lieu. Un comportement que dénoncent vigoureusement ceux du Ghana qui ont tout mis en œuvre et n’ont eu jusqu’ici, aucun soutien, même pas moral de la part de la coalition des 14 partis politiques. Où se trouve donc la différence entre ce que les Togolais de la diaspora au Ghana qui ont fait, respectant à la règle la loi, comme le témoignent ces documents que nous publions et ce que ceux résidant au Sénégal ont fait ? Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures ? Pourquoi laisser ces compatriotes souffrir le martyr dans un pays étranger où ils n’ont personne à leur venir en aide ?

Vivement que les premiers responsables de la coalition agissent avec sagesse en prenant langue avec les compatriotes togolais de la diaspora au Ghana pour savoir réellement ce qui se passe dans ce dossier pour ne pas livrer ces derniers aux loups parce que le régime en place au Togo a ses tentacules un peu partout dans le monde et peut valablement jouer au sous-marin pour non seulement faire pression sur les autorités ghanéennes pour faire taire ces compatriotes ou empêcher l’organisation d’autres manifestations contre lui dans ce pays d’accueil des réfugiés togolais qui ont fui la barbarie orchestrée par les mêmes dirigeants togolais dans leur pays d’origine.

Idelphonse Akpaki/lagazettedutogo.com