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L'inusable patron de l’athlétisme togolais quitte son poste

Togo - Sport
Après plus de quatre décennies passées à la tête de la Fédération togolaise d’athlétisme (FTA), le Général Poutoyi Nabédé a été battu au congrès électif de cette instance ce 20 décembre à Lomé.
Le mercredi 20 décembre 2017. Cette date restera à jamais gravée dans les annales de la Fédération togolais d’athlétisme. Ce jour-là, le Général Poutoyi Nabédé, celui qui aura géré l’instance faîtière de l’athlétisme togolais depuis 1974, de main de fer, a perdu son poste de président au profit de l’historien Essohanam Assima-Kpatcha, l’un de ses farouches adversaires. Sur un corps électoral de 51 personnes, 30 ont voté pour le changement. Le reste a fait confiance au président sortant.

Le mandat de trop

Il est incontestable que l’histoire du candidat à sa propre succession, âgé de 70 selon les informations, est étroitement liée à celle de l’athlétisme togolais. Il lui a consacré une partie non négligeable de sa vie.

En revanche, sa réputation et tout ce qu’il a pu faire de bien dans la promotion et le développement de cette discipline sportive ont commencé à s’effriter au fur à mesure que son règne devenait trop long. Ce qui fait que l’indéboulonnable a agrandi, involontairement, le cercle de ses adversaires. Ceux-ci, arrivés à un moment donné, n’hésitent pas à dénoncer ouvertement la gestion de l’« empereur » qu’ils jugent « opaque » et « dangereuse » pour l’avenir de l’athlétisme national.

En poste depuis les années 70, sa réélection de 2013, que certains ont contesté en silence à l’époque, aurait pu être son dernier mandat. Sauf qu’il a sous-estimé l’ampleur de sa contestation au sein de la famille de l’athlétisme pour vouloir continuer son « œuvre », à travers un nouveau mandat. Stop, lui ont dit 30 des 51 électeurs présents au dernier congrès électif de l’instance.

Une gestion décriée

S’il a pu s’imposer à tout le monde pendant 44 ans, c’est parce que le Général Poutoyi Nabédé sait faire face aux critiques de ces dernières années. A chaque fois qu’il est annoncé perdant d’une élection, il réussit à retourner la situation à son avantage. Mais ces deux derniers mandats ont été particulièrement très critiqués.

En effet, ses détracteurs lui reprochent son manque de créativité, sa gestion « opaque » des ressources financières de la Fédération. Le manque de compétitions nationales dans le pays, entre autres. Une crise relationnelle est alors née entre les acteurs de ce sport divisés en deux camps : les pros et les anti-Nabédé.

« La Fédération togolaise d’athlétisme traverse une crise. Si cette crise ne date pas d’aujourd’hui, elle empoisonne la vie des acteurs de sorte qu’aucune entente, visiblement, ne serait plus possible. Le bureau de l’instance est sommé par une partie des acteurs de convoquer un congrès extraordinaire pour régler les problèmes qui minent le développement de la discipline. Chose qu’il rechigne à faire, accuse-t-on. Général Poutoyi Nabédé et son équipe sont de plus en plus contestés pour leur gestion de la Fédération et leur manque d’initiative pour relancer l’athlétisme. Cette crise bloque toute activité dans ce secteur, au gram dam de la jeunesse », a expliqué dans un article le site d’information lomechrono.com en décembre 2016.

A partir de cette date, rien ne sera plus comme avant. Les critiques fusent de partout. Et de plus en plus sévères. En bon stratège le président sortant attend sa nouvelle réélection pour prouver que, malgré tout ce qui est dit sur lui, il fait toujours l’unanimité. Une bataille qu’il a perdue, lui ouvrant ainsi la porte de sortie peu commode.

Un nouveau départ

Le nouveau président élu le mercredi dernier, ancien athlète, Directeur de l’enseignement supérieur, est un professeur d’Histoire des Universités publiques du Togo. Il est l’un des farouches détracteurs de son prédécesseur.

Elu dans un contexte tendu, il devra d’abord s’employer à réconcilier les deux bords, diamétralement opposés. Ensuite, poser les jalons d’un nouveau départ assorti de l’organisation des compétitions et des stages de perfectionnement des athlètes et des encadreurs.

Essohanam Assima-Kpatcha devra en outre faire l’état des lieux des finances de l’institution et mettre en place une gouvernance transparente à même de convaincre les potentiels partenaires financiers ou sponsors à mettre la main à la poche.

A.H.