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Crise Gambienne : CEDEAO et UA, place aux actes maintenant !

Togo - Opinions
Editorial de Fenêtre sur l’Afrique du 17 décembre 2017
Crise Gambienne : CEDEAO et UA, place aux actes maintenant !

Marcel Alain de SOUZA, président de la Commission de la CEDEAO déclarait sur les ondes de RFI le 13 décembre dernier que l’envoi des troupes en Gambie est une « solution envisageable ». Nous aurions pris ces paroles pour argent comptant si seulement la CEDEAO et l’UA ne nous avaient pas habitués à des torrents de déclarations sans traduction dans les faits.
Il nous souvient le cas burkinabè, lorsque, à la porte de sa victoire ultime, le peuple se faisait repousser dans les abîmes de l’ancien régime par quelques éléments de la garde présidentielle, jaloux de leurs acquis sous Blaise Compaoré. Après avoir crié au loup, la CEDAO, par la voix de Macky SALL a failli saborder la lutte populaire par des propositions insupportables aux yeux du peuple meurtri. Seules la vigilance et la détermination du peuple a eu raison de cette forfaiture.

Il nous souvient aussi les cas burundais et gabonais. Au Burundi, l’UA a montré les muscles des semaines durant puis, RIEN ! Nkurunziza martyrise, assassine son peuple au nez et à la barde de l’UA. Massacre dont l’odeur est facilement détectable depuis le siège de l’UA à Addis-Abeba, qui ne se trouve qu’à quelques kilomètres de Bujumbura. Le peuple peut crier, s’immoler ; le tyran est toujours là, les coudées franches, continuant d’entretenir des relations avec des homologues. L’envoi des observateurs et/ou des troupes d’interposition, plus personne n’en parle.

Au Gabon, en plus de frauder honteusement au vu et au su du monde entier, Ali Bongo et sa horde d’exécutants ont massacré la population juste pour garder le pouvoir dans leur giron clanique. En dehors de l’UE à travers ses observateurs, la CEEAC et l’UA ont été des bègues circonstanciels.
Quant au RDC, difficile là aussi de ne pas constater l’inertie, la politique d’autruche, voire la démission totale des instances sous-régionales et continentales ; ici aussi seulement à quelques encablures d’Addis-Abeba. Et pendant ce temps, la société civile est harcelée, ses membres emprisonnés sans procès au mieux, et assassinés au pire. L’opposition méprisée au mieux, des membres sommairement exécutés au pire. Des régions ou certaines populations sont massacrées quotidiennement par des milices ou rebelles internes et externes, mais aussi par des éléments des forces armées nationales. C’est à se demander si l’on y est encore dans un Etat ou plutôt dans un « Anarchiland ».

Madame la présidente de la Commission de l’UA, qui avait suscité un grand espoir au sein de la jeunesse panafricaine et auprès de la société civile africaine a fini par avaler d’innombrables couleuvres. Le fameux « syndicat des chefs d’Etats » a apparemment eu raison de son ardeur des premières heures. Sa seule préoccupation du moment, c’est de briguer la présidence de l’Afrique du Sud. Tout le reste, tous les massacres ici et là, la régression de l’Afrique par le fait de ses dirigeants, le piétinement des droits humains fondamentaux, tout cela est relégué à l’arrière-plan pour ne pas dire éludé.
A quoi sert une organisation comme la CEDEAO si, pour passer du Togo au Ghana, les citoyens doivent encore payer des droits d’entrée ? A quoi sert-elle si les commerçants se font taxer à chaque entrée de part et d’autres des frontières par des douaniers et policiers corrompus ? Enfin, pourquoi les véhicules pourtant dotées d’assurances CEDEAO vivent-ils des misères pour passer d’un pays à l’autre ?

A quoi sert l’UA si c’est seulement l’entre soi irresponsable des chefs d’Etat qui vaille ? Quel est son but si elle ne peut guère lever son petit doit quand un de ses membres a failli ? Pourquoi pond-elle des règles contraignantes, souverainement ratifiées par tous, si c’est pour ne pas les appliquer ?
La CEDEAO est à son ultime épreuve de crédibilité. Le peuple gambien le met à cette épreuve. En sortira-t-elle pour une fois la tête haute ? Pour l’instant, Yahya Jammeh a purement et simplement ignoré, si ce n’est méprisé la mission conduite par la présidente libérienne. L’organisation sous-régionale prétend multiplier les pressions avec l’appui de l’ONU ; nous attendons le fin-mot de l’histoire.

Mesdames, Messieurs les responsables de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU, les peuples africains n’ont plus qu’assez de vos déclarations, condamnations et autres vœux pieux. PLACE MAITENANT A L’ACTION svp ! Si non, taisez-vous svp ! Car comme le dit le proverbe arabe, si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi !

La Rédaction de FSA
Kanal K, Suisse