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A 26 ans, Atilah Mawuko décide de déloger tout un village avec la complicité de hauts cadres de la justice togolaise

Togo - Societe
Il n’a que 26 piges, mais ne vous fiez pas au petit nombre d’années qu’il a passé sur la terre. Atilah Mawuko est une véritable terreur dans la banlieue Nord-Ouest de Lomé. Selon ses voisins, c’est un jeune homme qui n’a aucune passion ni compassion pour ses semblables. Il n’est motivé et ému que par l’odeur de l’argent.
Qui est Atilah Mawuko ?

Il descend d’un transhumant ghanéen venu s’installer à Zanguéra Houngomé auprès des familles Attandji et alliés il y a de cela plusieurs décennies. Comme il est de coutume dans les sociétés africaines, le visiteur a reçu un accueil chaleureux et s’est vu offert des parcelles de terre pour ses activités champêtres. Mais au fil des années, il s’installe durablement sur ces terres au point d’en revendiquer la propriété. Une posture qui obligera ses hôtes à l’expulser des lieux. Sans abri et sans soutien, il est forcé de repartir dans son pays le Ghana pour revenir quelques années plus tard avec les mêmes exigences.

N’ayant pas eu gain de cause, il mourra comme tout être vivant accablé par le poids de l’âge et laisse derrière lui, de nombreux descendants dont le fameux Atilah Mawuko.

A la mort de son géniteur, le jeune homme avait l’âge de la raison. Il savait déjà faire la différence entre le bien et le mal, entre le noir et le blanc. Mais hélas, il décidera de choisir la voie du mal et de semer la douleur et la désolation dans le cœur de ses concitoyens.

Dans le différend foncier qui opposait son père aux premiers résidents des lieux, il flaire la bonne affaire étant donné qu’il apprenait à l’époque le métier qu’il faudrait très vite bannir du territoire national il s’agit du fameux métier de « GEOMETRE ».

Agé d’à peine une vingtaine d’années, le jeune Mawuko entre dans les réseaux peu recommandables de géomètres usurpateurs de terrains et se frotte à des escrocs de tous acabits, des gens sans foi ni loi qui écument l’administration publique et la justice. Des gens qui créent plus d’ennuis au pays, à son dirigeant et aux communautés à la base qu’ils n’en résolvent.

Atilah Mawuko devient QUELQU’UN dans le village de Zanguéra Houngomé. Il fréquente juges, avocats et hauts cadres de l’administration publique togolaise et s’attache leurs services pour la bonne exécution de ses projets machiavéliques.

L’affaire de Zanguéra Houngomé ressurgit alors comme par enchantement. Avec la complicité de ses amis hauts placés, il se fait établir une décision de justice dans le dos des communautés autochtones. Une décision qui est tombée comme un cheveu dans une sauce Adémè et qui autorise ce jeune homme de 26 ans à déloger tous les occupants des lieux, anciens comme nouveaux. Y compris ceux qui ont offert gîte et couvert à son géniteur. Muni de la décision prise selon ses contempteurs, dans des conditions des plus iniques, il s’attache les services de la force publique et commence l’exécution de son plan. Celui de déloger à lui seul, tout un village.

Vendredi 18 novembre dernier, c’est avec une esquade de policiers et de gros bras qu’il débarque à Zanguéra Houngomé. Ils détruisent des maisons et les brûlent, saccagent des lieux de prière et cassent des fontaines d’eau. Le paysage retrouvé par notre rédaction sur les lieux le 18 novembre 2016, est comparable à celui que laissent les Djindja Wuides au Darfour après leur passage. Des arbres déracinés, des cases en banco détruites et incendiées et des femmes en pleur.

Joint au téléphone par notre rédaction, Atilah Mawuko réaffirmera son intention de renvoyer tout le village et de revendre les parcelles, fort d’une décision de justice qu’il dit avoir en sa possession.

Mais alors, comment une personne peut-elle être à elle toute seule, propriétaire d’un village entier et en revendiquer la possession? Une question à laquelle n’est pas parvenue à répondre notre interlocuteur se contentant de nous renvoyer à sa fameuse « décision de justice » venue de nulle part étant donné que ses protagonistes affirment n’avoir jamais été convoqués ni invités à comparaître dans cette affaire.

Egalement interrogé sur le nombre exact de parcelles querellées dans cette affaire, Atilah Mawuko se réfugie dans un silence coupable prétendant être détenteur de tout le village de Zanguéra Houngomé et se basant sur cela pour opérer ses descentes punitives avec le soutien de la force publique et des gros bras payés et nourris pour cette cause.

Mieux, il affirme avoir obtenu l’autorisation du ministre de la Sécurité, le Colonel Yark Damehane. Curieux comme argument lorsqu’on sait que le ministre Yark s’est montré ferme quant à l’utilisation des services des gros bras pour semer le désordre dans le pays. N’a-t-il pas pris une décision pour interdire les activités de ces personnes ? N’a-t-il pas mis en garde ceux qui seraient amenés à faire recours au service de ces jeunes désœuvrés qui mettent leur force physique au service du mal ?

Mais le 18 novembre dernier à Zanguéra Houngomé, ces gros bras ont œuvré de concert avec la police. Ils étaient des dizaines à accompagner le jeune Atilah Mawuko dans son opération de déguerpissement public. Ils ont frappé les récalcitrants, incendié des maisons et intimidé les habitants. Seuls ceux qui avaient de l’argent à offrir pour épargner leur maison avaient été laissés tranquilles.

Selon nos recoupements, cette opération hors-la loi (la loi prévoit des négociations à l’amiable en cas de litige foncier et non des destructions) est soutenue et pilotée en sourdine par des personnes haut placées tapies au sein de l’appareil judiciaire. On cite le nom d’un important juge qui serait le parrain et le bras protecteur du jeune Atilah.

Le deal est le délogement des occupants de Zanguéra Houngomé et le partage des parcelles entre ce gang de dealers d’un nouveau genre. Des personnes qui usent et abusent de leur poste au sein de l’administration publique pour commettre des forfaits et dépouiller la veuve et l’orphelin. Les activités de ce réseau sont de plus en plus décriées et leur existence révélées grâce au nombre impressionnant de forfaits qu’ils commettent.

Le mode opératoire est simple. Avec la complicité d’un juge véreux, ceux-ci parviennent à avoir entre leurs mains une décision de justice les autorisant à déguerpir des personnes de leurs domaines. Muni de ce document, ils sollicitent la force publique et les services d’un huissier de justice et prennent le contrôle de ces terres. En cas de recours des victimes, le réseau met en branle d’autres complicités au sein des juridictions supérieures et finissent par obtenir gain de cause.

L’Etat togolais va-t-il assister les bras ballants au déguerpissement par un seul individu de tout un village ? Ce serait un précédent dangereux pour la quiétude et la paix sociale tant chantées et magnifiées par le Chef de l’Etat. Il doit œuvrer à mettre hors d’état de nuire ce gang de braqueurs en col blanc qui écument ses rangs ; usent et abusent de leurs positions de privilégiés de la République pour brimer de paisibles citoyens.

Le ministre Yark et tous ceux dont les noms ont été cités dans cette affaire se doivent de réagir afin de situer l’opinion et laver leur honneur dans ce dossier nauséabond.

Aux dernières nouvelles, Atilah Mawuko se serait rendu au Bénin pour, dit-il, se protéger et s’armer contre toute attaque mystique venant de ses victimes. Il est convaincu d’avoir d’ors et déjà la protection de ses puissants amis. Il lui reste maintenant une protection mystique pour arriver à ses fins.

A.Y.