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Messe de remerciement ou apologie du sommet de Faure Gnassingbé?

Togo - Societe
Après virées diplomatiques, galas présidentiels garnis de champagnes de luxe, avec d’autres privilèges à l’orgie au nom de sommet de Lomé, Faure Gnassingbé et ses collaborateurs se sont transporté, tel des enfants de cœur, à la paroisse St Jean Apôtre de Lomé, histoire de remercier le Seigneur pour la « récréation réussie». Ça, les contribuables en ont l’habitude. Mais lorsque, au cours de l'homélie, le célébrant verse dans la louange du sommet de Faure Gnassingbé, cela amène à se poser des questions.
C’est dans une ferveur que l’archevêque de Lomé, Mgr Denis Amuzu Djakpah a reçu la délégation de Faure Gnassingbé à la paroisse St Jean Apôtre de Lomé, dans le culte baptisé « messe de remerciement à Dieu pour le succès du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la Sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique»

L’homélie de cet homme de Dieu avait toutes les couleurs d’un discours politique, une certaine apologie du sommet de Lomé et de son instigateur attitré Faure Essozimna Gnassingbé.

Même les experts et les chefs d’Etats ayant pris part aux travaux la semaine dernière n’ont eu de mots plus justes que l’archevêque pour justifier le "sommet Faure" et qualifier ô combien cela fut bien préparé et réussi. Si pour Dieu, on trouvait quelques formules passagères en guise de remerciement, il a fallu une bonne pause, une formule bien frappée pour caresser le «Prince » dans le sens du poil :

« Et après Dieu qui a bien joué sa partition, force nous est, de féliciter comme il se doit les acteurs et les actrices de ce sommet historique tenu à Lomé la capitale du Togo. A tout Seigneur, tout honneur. Il convient au plus haut point de rendre ici un vibrant hommage au président de la République togolaise, celui qui a eu la prévision de cet important sommet historique et pris courageusement la décision d’y inviter ses pairs des cinquante-trois (53) autres pays de notre continent africain... », Dixit Mgr Denis Amuzu Djakpah.

Dans cette bande de 56 600km², trouver de l’eau potable, devient une équation à des milliers d'inconnus pour plus de la moitié de la population. Difficilement, dans ce pays, des gens trouvent à manger une fois par jour. Un pays riche en ressources naturelles, mais qui voit sa population tirer le diable par la queue et meurt à petit feu. C'est dans ce même pays que des leaders politiques et délégations (étrangères ou non) se sont associés avec la minorité pilleuse et se sont offert 6 jours de loisir dans un hôtel 5 étoiles aux frais du contribuable.

Aucun doute, les factures du sommet impacteront tôt ou tard le quotidien du Togolais si ce n’est déjà fait avec l’augmentation des frais de péage, et d’autres taxes incongrues qu'on retrouve déjà sur les factures d’eau et d’électricité.

Depuis quand, dans un Etat laïc, l’église prend-elle position surtout aux côtés d’un régime dont la gestion politique du pays laisse à désirer ? Faure Gnassingbé, devant Dieu, n’est-il pas une créature comme tous les autres ?

A cette question, les manipulateurs répondront avec référence biblique à l’appui que Dieu recommande soumission aux autorités politiques selon le passage dans Romains 13 versets 1 à 7 « Que chacun se soumette aux autorités qui nous gouvernent, car toute autorité vient de Dieu, et celles qui existent ont été établies par Dieu… ».

Mais l'église doit-elle restée passive, ou pire, encourager un régime qui opprime, marginalise et chosifie son peuple qu'il laisse dans une misère révoltante?

Pourtant, la même Bible recommande dans le livre éphésiens, chapitre 6 :9 « Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n'y a point d'acception de personnes ».

Peut-être qu'on pouvait trouver une circonstance atténuante pour l’archevêque qui, visiblement, n'a pas idée de ce que vit "le peuple de Dieu" sous ce régime. Puisque les hommes en soutanes sont réputés appartenir à une classe sociale distinguée, loin du Togolais lambda qui n'a pas l'argent pour s'acheter un paracetamol quand il est victime d'un simple mal de tête. Dans ce cas, comment peut-on se rendre compte qu’en élevant le sommet de Faure Gnassingbé au rang d’« important sommet historique », devant des "brebis" étourdies (peuple marginalisé), on fait montre d'une partialité sur un sujet socio-politique très controversé.

Dieu, lui, ne fait pas exception dans son règne. Dans sa grandeur, il aime le juste. Mais il aime aussi le pécheur, mais ne le cautionne pas dans son péché. Il n’a jamais privé un petit village de pluie ou de soleil pour cause de sa petitesse.

Mais la discrimination fait-elle partie des normes dans l’église catholique ?

Les mêmes locaux ayant servi de messes « entrée et de sortie » au sommet de Faure Gnassingbé ont été refusés à d’autres citoyens, fils d’un même Dieu dans le cadre d’organisation des Universités sociales.

A.L