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Kabila, Faure, Bongo, les nouveaux « bébés doc » des tropiques

Afrique - Politique
La course aux oscars des massacres des populations qui ne demandent que l’alternance bat désormais son plein. Les candidats à cette épreuve criminelle et crapuleuse sont désormais au nombre de trois. Trois fils de présidents qui ont pris le pouvoir dans leurs pays respectifs à la mort de leurs géniteurs, avec la complicité d’une soi-disant communauté internationale qui se contente toujours de rappeler quelques principes tout en continuant, dans une hypocrisie déconcertante, de faire des affaires avec les bébés autocrates dont les exploits macabres dépassent pour certains le bilan de leur défunt père.
En 2005, à la mort de son père qui a régné d’une main de fer sur le Togo durant 38 ans, il a fallu massacrer un millier de Togolais pour permettre à Faure Gnassingbé de s’installer dans le fauteuil présidentiel. Et depuis, s’opposant à toutes réformes politiques, il ne cesse de multiplier, à l’image de son père Gnassingbé Eyadéma, des élections frauduleuses sous la bienveillance de la France, des USA, de l’Allemagne, de l’UE et leurs suppôts de la CEDEAO, l’UA. Auréolé de cette complicité de la communauté internationale et du soutien dans le mal de ses pairs africains, Faure Gnassingbé nourrit désormais le rêve d’un règne à vie à la tête du Togo, même si à la fin, il devra régner sur des tombes. Faure Gnassingbé et le marabout de la Gambie sont les deux curiosités de l’Afrique de l’Ouest, une sous-région où la plupart des pays ont déjà fait le jeu de l’alternance avec pour mention « peut mieux faire ».

Il va sans dire que ces deux pays sans alternance depuis des décennies malgré le désir ardent des populations, constituent des zones à risque pour les années à venir. Les individus du même acabit que Faure Gnassingbé, on en trouve également en Afrique centrale notamment au Gabon et en RDC. Ali Bongo Ondimba, l’ancien chanteur s’est mué en un politicien, mieux, un dictateur cinq étoiles. A l’ombre de son père ou son père adoptif c’est selon, il a appris durant des années les viles méthodes non seulement de fraude électorale, mais aussi d’assassinat politique, pour conserver le pouvoir dans le giron familial depuis un demi-siècle. Le 27 août dernier, les 650 mille électeurs gabonais étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau président. Une demi-dizaine de candidats étaient en lice, mais le duel opposait Ali Bongo Ondimba et Jean Ping. Pendant que les premières informations le donnaient perdant, le fils s’est rappelé les méthodes ubuesques qui permettaient à son père de se faire élire avec un score stalinien à la tête du pays.

Le Haut-Ogooué, sa supposée province natale est devenue le lieu d’ajustement électoral lui permettant de s’offrir un score soviétique issu d’une participation record pour rattraper son retard voire dépasser son challenger Jean Ping de 5000 voix. Scandale, colère des populations face à ce nouveau coup de force électoral. Les populations prennent d’assaut les rues des grandes villes du pays et font face à la soldatesque d’Ali Bongo qui a fait usage des balles réelles. Bilan, plus d’une centaine de morts que le régime dissimule en privant tout le pays d’internet et surtout des réseaux sociaux. Comme au Togo, la force brute, les massacres, les expéditions punitives sont les méthodes utilisées pour réduire les adversaires et surtout les populations au silence. En attendant la décision de la Cour constitutionnelle qui pourra intervenir dans les heures qui suivent, la tension est à son paroxysme et l’on craint le pire pour ce petit pays riche de l’Afrique centrale avec une population d’environ 2 millions d’habitants aux mains de la famille Bongo depuis un demi-siècle. Le pouvoir au Gabon, est plus que jamais vampirisant.

Non loin du Gabon règne en République démocratique du Congo (RDC) un chef de guerre d’une rare brutalité qui a succédé à son père assassiné dans des conditions floues en 2001. Joseph Kabila, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne compte pas quitter le pouvoir à la fin de son second mandat en décembre prochain. Ne comprenant qu’un seul et unique langage, celui de la brutalité, il a décidé, tel un chef nazi, d’écraser son peuple dans le sang. Tirs à balles réelles, incendies des sièges des partis de l’opposition avec des corps calcinés, recours aux mercenaires soudanais, agression verbale d’un diplomate américain, plus rien ne semble arrêter la volonté funeste de ce triste individu à réduire les populations de son pays en cendre. Face au carnage en cours, de Paris à Bruxelles en passant par Washington, on se contente des condamnations verbales et des appels au calme.

Naturellement, il ne faudra rien attendre de ces dirigeants occidentaux qui, depuis une cinquantaine d’années, pillent à ciel ouvert les gisements de ce pays continent en soutenant à tour de bras tous les régimes sanguinaires et autocrates installés à Kinshasa.

Au Congo, au Gabon, au Togo et peut être bientôt ailleurs, les populations africaines sont désormais convaincues que les élections comme mode de transmission du pouvoir ne sont que des mirages. Il a fallu la rue au Burkina Faso pour déboulonner Blaise Compaoré. Il faudra certainement la même rue même au prix des morts pour mettre hors d’état de nuire cette nouvelle génération de satrapes qui veulent s’éterniser au pouvoir avec la complicité des Occidentaux.

De ce bras de fer sous les tropiques, les peuples auront de toute façon le dernier mot même si le prix à payer serait l’instabilité avec son lot de migrants en direction des pays du Nord.

Ferdi-Nando