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Où devrait commencer le développement?

CHRONIQUE - Finances et Economie
  Tous ceux qui avaient voulu se donner la charge de gouverner le Togo avaient manqué l’imagination nécessaire pour motiver le peuple, obtenir sa confiance et le remettre sérieusement et délibérément au travail. Nul n’est besoin de rappeler ici que l’imagination et la production de travail sont deux des éléments essentiels au développement d’un pays. Et dans le cas du Togo, les bras forts n’avaient jamais fait défaut pour attaquer cet adversaire redoutable qui est le sous-développement. Ce qui avait manqué et qui manque toujours, c’est une imagination féconde de la classe politique pour penser les meilleures stratégies et donner le change à ce sempiternel ennemi. Et si réellement d’imagination il y avait, celle-ci avait toujours donné lieu à des petites ou grosses combines qui avaient spolié les intérêts du peuple.

Nous observerons aussi que ce qui avait surtout fait et qui fait toujours défaut au processus harmonieux du développement du Togo, avait été et, est l’absence d’une vision d’émancipation fondamentale de la société, qui ait été à la fois pratique, saine et cependant ambitieuse, et, qui définisse clairement les objectifs nationaux à atteindre, ou plus simplement qui précise les bénéfices pour tous les citoyens. Malheureusement, l’on avait observé l’incohérence et l’inadéquation des stratégies des gouvernements successifs, qui n’avaient abouti dans la pratique, qu’à la recherche du maintien en place des pouvoirs d’un individu ou d’un groupe dont les agissements et les décisions étaient devenus impopulaires. Les gouvernements successifs à Lomé avaient chaque fois refusé la matérialisation du rêve de bien-être social et économique à laquelle aspirait toute la nation togolaise.

Mis à part la notoriété des ressources financières, c’est donc bien de cette combinaison – imagination et mobilisation d’énergie – que tous les citoyens civils, religieux ou laïques et militaires devraient débattre en des termes pratiques, et, qui devraient aboutir à des initiatives économiques, bénéfiques et durables. Et cette combinaison ne devrait pas attendre l’accord d’un individu pour autoriser la tenue des assises d’un dialogue qui soit national. Le dialogue devrait être permanent et offrir autre chose que des recommandations à un gouvernement qui n’en peut, mais. Ceux qui sont avisés savent que le gouvernement en place aurait, le moment venu, cet argument qui ferait croire que l’absence de revenue ou de financement aurait été l’obstacle majeur à la réalisation de toutes les recommandations du dialogue national et donc au développement du Togo. Mais parlant d’argent, quel est donc le montant total de l’aide que les gouvernements successifs avaient reçu pour le développement de ce pays? Qu’en ont-fait les gouvernements à Lomé ? Où est donc passé le développement ?

Et si ce débat profond, qu’ensemble l’on recherche, ne profite pas à ceux qui veulent le pouvoir et les postes ministériels à Lomé, peut-être que le peuple et les partis politiques devraient revoir respectivement leurs aspirations et leurs stratégies, et, accepter le moment venu l’option qui serait de donner à chaque région géographique ou à chaque préfecture du pays son indépendance administrative et son autonomie, afin que ces habitants mènent, de leurs propres chefs, leurs propres initiatives économiques et actions de développement, à l’écart des tâtonnements et des incompétences politiques, chroniques, en cours à Lomé. C’est peut-être seulement à ce prix que le développement réel des régions se fera et qui pourrait profiter à la nation toute entière. Face à l’immobilisme des politiques et à la confusion des militaires, le peuple devrait peut-être regarder vers de nouveaux horizons pour se sortir de l’emprise de ces chefs de guerre togolais et autres aspirants au pouvoir.

Quelle serait donc l’issue de secours ? A cause de la grande souffrance de la population, des voix discordantes à propos des choix politiques, de l’essoufflement des institutions, je n’en vois qu’une seule pour le moment. C’est le rétablissement immédiat d’une démocratie véritable et totale, le rétablissement puis le renforcement de la Constitution, et, le respect des lois républicaines et des institutions, qui serviront à guider les débats en vue de la mise en place d’un environnement sain et d’un projet de société solide, dynamique et prospère auquel tous les togolais aspirent et voudraient vraiment participer. Mais est-ce que le gouvernement, et les autres anonymes de l’apparatchik politique togolais comprennent vraiment cet enjeu ? Il s’agit du Togo et de l’avenir des enfants et des petits-enfants; il ne s’agit point ici de petites ambitions individuelles à satisfaire, histoire de se constituer une petite fortune sur le dos du peuple ou de satisfaire son petit égo. Réalisent-ils que dans 20 ou 30 ans, le peuple se souviendra à peine d’eux, parce que ce gouvernement et autres n’avaient jamais pensé à faire que de la figuration ? Le peuple voudrait-il engager immédiatement la lutte contre le sous-développement ?

Toutefois, nous voudrions bien nuancer nos propos par ce qui suit. D’imagination il y en avait eu certes. Mais aucune des initiatives, prise par certains gouvernements, n’avait produit l’élan nécessaire et suffisant pour entraîner une relance de l’ensemble de l’économie togolaise.
Byalou ALFA-TOGA