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Acharnement judiciaire: un journaliste condamné pour un motif "absurde"

Congo RDC - Societe
Reporters sans frontières (RSF) dénonce la condamnation irrégulière et "absurde" du directeur d’édition du journal Rafiki, Christian Kahindo Muke, par le tribunal de Butembo (Nord-Kivu) et demande aux autorités judiciaires d’annuler ce jugement "inique".
Dans la soirée du 29 août 2016, cinq hommes armés de fusils AK47 ont fait irruption au domicile de l’éditeur du bimensuel Rafiki (Ami en Kiswahili), Christian Kahindo Muke, afin de l’arrêter pour non paiement de l’amende de 1500 USD à laquelle le tribunal de Butembo l’avait condamné en mars 2016 dans une affaire de diffamation.

Petit détail troublant néanmoins, le jugement n’a été signifié à l’avocat du journaliste que le lendemain de cette descente musclée, le 30 août, lorsque celui-ci s’est rendu au tribunal pour comprendre pourquoi son client avait fait l’objet d’un tel raid. Le journaliste reste depuis en clandestinité, de peur d’être appréhendé.

"De telles mesures font montre de la totale iniquité des jugements du tribunal de Butembo, déclare Reporters sans frontières. Comment peut on aller arrêter quelqu’un pour n’avoir pas rempli une obligation dont il n’a jamais été informé? La faiblesse des ressources de la justice congolaise n’explique pas tout ici, et il est clair que Christian Muke fait l’objet d’un acharnement politique. Nous demandons au tribunal de Butembo de casser ce jugement et d’abandonner les poursuites contre le journaliste", indique RSF.

L’absurde ne s’arrête pas là. En effet, la condamnation en diffamation de Christian Kahindo Muke est fondée sur un article de décembre 2015 dans lequel ce dernier faisait état des liens entre l’imam Hamza Baghuma Kasereka et le groupe rebelle ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), responsable de nombreux massacres meurtriers dans le territoire de Beni, au nord-est de la RDC. Or ce même leader religieux comparaît cette semaine même devant la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, désigné directement par des rebelles ADF comme étant à l’origine de leur recrutement.

La République démocratique du Congo occupe la 152e place dans l’édition 2016 du Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.