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Immatriculation des motos à prix d'or : Les Zémidjans victimes d’une arnaque des assureurs

Togo - Societe
Evalués à environ 300 000 au Togo, dont 70 000 à Lomé, les conducteurs de taxis moto communément appelés "Zémandjan", représentent une couche sociale aux conditions de vie déplorables. C’est aussi un travail époustouflant à longueur de journées, dans un système de gouvernance indifférent, où la fiscalité semble avoir horreur des "débrouillards".
Jeunes diplômés des Universités du pays, fonctionnaires aux revenus dérisoires, le métier de Zémidjan rassemble sans aucune surprise plusieurs couches sociales. Zémidjans en plein temps et occasionnel, il faut bien un engin à Deux roues pour se lancer dans le métier.

En dépit de la redondance sur le marché africain des motos d’origine chinoise, se procurer d’un engin à deux roues au Togo relève encore d’un grand géni financier, contrairement à d’autres pays environnants où le salaire minimum interprofessionnel garanti est paradoxalement deux à trois fois plus consistant que les 35 000F CFA du Togo.

Les charges de douanes changent tout sur les prix de ces motos au Togo. Du coup, d’autres préfèrent aller s’en procurer au Bénin, ou même au grand Nord du Togo à Cinkassé (côté Burkina) à des prix abordables. Mais ce n’est pas toujours chose aisée de dédouaner soi-même l’engin et l’immatriculer.

Au Togo, l’immatriculation d’une moto s’élève à 50 000F CFA alors que la même immatriculation revient à 11 000F CFA au Bénin, selon des chiffres fournis par l’hebdomadaire L'Alternative.

Si du côté du Togo, on justifie cette somme colossale par une histoire d’assurance, il n’en demeure pas moins que cela ressemble à un système d’arnaque.

Les assurances en connivence avec l’autorité en charge des transports routiers en percevant ces sommes, sont bien conscients que ces candidats aux guidons, ne disposent pas de permis de conduire.

Comment peut-on qualifier ce phénomène par lequel l’Etat et les opérateurs économiques s’arrangent pour "extorquer" les fonds à une frange de la population, leur proposant des promesses d’assurances rarement tenues ?

"En cas d’accidents, ils exigent d’abord un permis de conduire. Chose qu’ils mettent en sourdine au moment de la souscription. Et si par chance tu leur présentes ton permis, ils demandent d’assurer les dépenses le temps pour eux d’examiner le dossier et voir dans quelle mesure ils vont assurer la prise en charge. Cela peut prendre jusqu’à 20 ans », témoigne une victime.

Une arnaque qui semble avoir le vent en poupe, en débit des maigres initiatives pour soutenir les conducteurs de taxi motos, une initiative de la délégation à l’organisation du secteur informel (DOSI).

Pourtant, le secteur contribue énormément à l’économie nationale. Les gouvernants le savent bien, mais restent indifférents.

A.L