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Le hajj, la Mecque et la mort

Togo - Religion
Baptisé « hajj » dans le jargon de l’islam, le pèlerinage à la Mecque est le cinquième pilier de l’islam. Le Togo, pays laïc, accompagne par devoir régalien, les citoyens dans la profession de leur foi en toute sécurité et dans le respect mutuel des uns et des autres. Et quand nos concitoyens meurent à ces rendez-vous dans des circonstances opaques, il y a bien péril en la demeure.
« Le conseil a été informé du démarrage du Hadj 2016 depuis le 22 août dernier, avec le départ d’une première vague de 700 pèlerins sur 1650 inscrits. Les pèlerins ont fait l’objet d’un suivi médical avant leur départ », lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres du 24 Août.

Une précision assez curieuse qui rappelle le triste pèlerinage de l’année dernière au cours duquel 12 Togolais avaient perdu la vie en Arabie Saoudite. Pendant que tous les autres pays attribuaient la perte de leurs citoyens à la bousculade qui avait eu lieu à la Mecque, les dirigeants togolais, en costards, apparurent abracadabra sur les médias en tentant de convaincre l'opinion avec l'argument selon lequel les ressortissants togolais « étaient morts d’une mort naturelle ».

Quand 12 musulmans sur le chemin de la piété, en arrivent à perdre la vie loin de leurs familles, il y a nécessité de s’interroger sur le sens du mot « mort naturelle ».

Existe-t-il une mort naturelle ? Depuis la révolution industrielle et par ricochet le développement dans le domaine des sciences de la santé, il est de plus en plus abject de parler d’une « mort naturelle » car comme le dirait l’autre « On meurt toujours de quelque chose ».

Pour 700 pèlerins déjà en route, on croise les doigts pour que ce triste événement ne se reproduise et qu'il n'y ait plus de « mort naturelle ». Si les ministres Guy Madjé Lorenzo et Boukpessi Payadowa pouvaient dresser ces statistiques aux populations, les prochains candidats méditeraient mieux avant de s’y engager.

Le pèlerinage annuel (Hajj) à la Mecque est une obligation, une fois au cours de leur vie, pour ceux qui sont physiquement et financièrement capables de le faire selon la recommandation du Coran.

Mais que dire quand les calculs d’intérêts et les intentions politiques précèdent la foi et qu’à tous les coups certains affairistes de tout acabit soient prêts à vendre leurs âmes au matérialisme. Sinon que dire, quand les imams et autorités musulmanes sont prêts à avaler la pilule de « mort naturelle » sortie de l’industrie politique.

A.L