Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 9:43:43 AM Vendredi, 29 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Pius Agbetomey : Quand condamner fait obstruction aux sanctions

Togo - Justice
Rackets, malversations financières, maltraitances des détenus et des membres de leurs familles au cours des visites… autant d’indécences reprochées aux gardes pénitentiaires des prisons civiles du Togo. Au cours de sa récente tournée, le ministre en Charge de de la Justice s’est contenté de condamner et sensibiliser, tout comme si la passivité était l’apanage de la justice dont il est porte-flambeau.
En dépit des conditions piteuses qui règnent dans les centres pénitentiaires du Togo, il faut aussi compter les dérapages des surveillants.

Des prisons, ces hommes et femmes ont fait des centres correctionnels de vrai système de business à travers lesquels ils saignent les maigres poches des familles des détenus comme si la privation de liberté dont écopent les personnes en conflit avec la loi,n’était pas suffisante.

A la prison civile de Lomé, c’est la croix et la bannière dans le sens littéral que de pouvoir rendre visite à un de ses proches détenus. Les familles arrivent à dépenser parfois jusqu’à hauteur de 5 000F CFA pour une seule visite. Le comble, c'est que ces fonds rentrent dans les poches des surveillants pénitentiaires qui, en dépit de l’amateurisme dont ils font preuve dans la gestion des prisonniers, se retrouvent à forger de toutes pièces des protocoles censés leur assurer des fortunes, au détriment des détenus qui sortent souvent des prisons les pieds devant.

En fait, le ministre Agbétomey n'apprend aux Togolais qui connaissent la situation. Au lieu dresser un code de conduite clair, relevant d’un système de contrôle, de suivi et de sanction des infractions éventuellement constatées à l’avenir, le ministre se retrouve à sensibiliser et condamner les malversations au sein des prisons, une situation pourtant décriée par les organisations de défense des droits humains par le biais de la presse depuis belle lurette.

Quelles sont les dispositions prévues par la loi au vue des infractions de cet acabit ?

Les règles de déontologie, le professionnalisme, voilà ce à quoi le ministre en charge de la Justice a rappelé ses administrés. C’est bien. Mais quid des récidivistes ?

La prison n’est pas forcément une condamnation à mort, s’écriait récemment un défenseur des droits humains. Pourvu qu’un plan de réaménagement des prisons civiles du Togo soit dans les plans du gouvernement et que des dispositions soient prévues pour débouter les faussaires qui font des centres pénitentiaires et correctionnels, une sorte d’enfer.

Pour de petites infractions, les citoyens envoyés en prisons ressortent plus formés pour entamer une carrière de « hors-la-loi » au lieu du redressement escompté.

A.L