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Gilchrist Olympio, principal signataire de l’APG : un silence satisfacteur ou lourdeur d’une déception ?

Togo - Politique
Le 20 Août dernier a marqué les dix ans de signature de l’Accord politique Global (APG). Alors que la classe politique toute entière s’exerce à un bilan de décennie, l’Union des Forces de Changement (UFC), le principal parti de l'opposition à l’époque, se mure dans un silence qui frise une complicité avec le pouvoir en place.
Février 2005, quand les différentes composantes de l’opposition affûtent les armes pour bouter hors du pouvoir un régime sous le choc du décès de Gnassingbé Eyadema, Gilchrist Olympio entamait à son tour une diplomatie de couloir avec le fils alors parachuté par l’armée sur le trône.

Faure Gnassingbé, fort des zélés du papa précédemment passé de vie à trépas, multiplie les parades et s’achète les bonnes grâces de celui qui était alors perçu comme un « opposant radical » ou le « leader de la lutte démocratique ».

De Février 2005 à Abuja, puis à Milan et à Abuja encore, ce ne sont pas les rencontres à huis-clos qui ont manqué. Pendant que ses collaborateurs ainsi que les autres formations politiques de l’opposition battent le pavé à Lomé, Gilchrist Olympio scellait des alliances secrètes avec Faure Gnassingbé. Les dessous de ces rencontres secrètes ont finalement vu le jour le 26 mai 2010.

La démarche quelque peu cachottière et peu consensuelle aboutit quand même à la signature le 20 Août 2006 de l’APG. Alors que ses lieutenants s'échauffaient à Lomé, Gilchrist Olympio décide unilatéralement de faire signer l'APG au nom de l’UFC par son beau-frère, feu Eric Amerding, qui était spécialement descendu de Paris.

D’aucuns diront que ce manque de tact de Gilchrist envers Jean-Pierre Fabre et les siens serait la cause sous-jacente de la scissure du parti qui intervint 4 ans plus tard.

Quoi qu’il en soit, l’APG n’a pas porté les fruits escomptés. Dès le lendemain des signatures Faure Gnassingbé et cie montrent leur incapacité à se démarquer des vieilles méthodes. Même après le changement de nom du parti en UNIR.

L’UFC de Gilchrist renonce au gouvernement issu de l’APG, mais ne renoncera pas à un nouveau "pacte avec le diable" le 26 mai 2010.

Le régime RPT/UNIR foule le nouvel accord au pied sans aucune surprise générale, en désavouant Gilchrist Olympio et ses amis (les AGO, Amis de Gilchrist Olympio) qui criaient à tous ceux qui veulent les entendre que les réformes seraient matérialisées 6 mois après la signature de l'accord RPT-UFC. Aujourd'hui, la désillusion est totale.

Tout porte à croire que l'UFC a décidé d'y rester pour continuer de manger, plutôt que de dénoncer les travers du régime qui a réussi à "l'abattre politiquement".

10 ans après l’APG, tous les partis placent un mot commémoratif ou, à titre de bilan, un bilan maigre et chétif dans l’unanimité des appréciations. Du côté du pouvoir, on pense même que l’APG est « caduc » et qu’il faut réformer sur de nouvelles bases, alors que l’opposition dans son ensemble dénonce un dilatoire.

Que pense l’Union des Forces pour le Changement ? Quid de la commission mise œuvres des réformes que GIlchrist Olympio était censé présider ? Quel est l’actuel combat que mène le parti jaune ?

Le suspens (si c'est le cas) n'a que trop duré. Même si les Togolais connaissent déjà la réponse ("la bouche pleine ne parle pas"), il serait convenable que Gilchrist Olympio et son parti donnent leur position sur la problématique des réformes constitutionnelles et institutionnelles qui nourrissent le débat politique ces derniers jours.

Nous y reviendrons…

A.L