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Les réformes se feront si Faure Gnassingbé le souhaite

Togo - Politique
En 2005, Faure Gnassingbé prend le pouvoir, laissant derrière lui tout un peuple endeuillé. Il s’est légitimé en 2006 avec la signature de l’Accord Politique Global (APG). Depuis, les réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées par ce document, tardent à prendre corps. Au grand bonheur du locataire du Palais de Marina qui en profite pour narguer ses adversaires politiques.
Encore timide à l’époque et surtout talonné par l’opposition, il était contrait d'engager une discussion avec les forces vives du pays pour trouver une issue à la crise dans laquelle ceux qui ne voulaient pas une alternance politique, selon les règles de l’art, ont plongé le Togo.

L’Accord Politique Global (APG) est signé le 20 août 2006. Pour une sortie définitive de la crise politique, l'accord a prévu des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Mais aujourd'hui, tout porte à croire que le régime RPT/UNIR a déjà enterré l'APG.

Faure Gnassingbé nargue ses opposants

Avant la présidentielle du 25 avril 2015, Jean-Pierre Fabre, président national de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) saisit Faure Gnassingbé sur la problématique des réformes politiques.

« Comme vous le savez, la consolidation de la démocratie dans notre pays exige que chaque institution joue pleinement son rôle. Le peuple togolais a aujourd’hui l’avantage de disposer d’une Assemblée où tous les courants politiques sont représentés. Elle offre ainsi le cadre le plus indiqué pour débattre utilement des réformes envisagées, conformément à l’esprit de l’Accord politique global. J’ai instruit à cet effet, le Premier ministre afin qu’il prenne les dispositions pour l’ouverture prochaine au sein de l’Assemblée nationale des discussions sur les propositions de réformes constitutionnelles et institutionnelles. Le Premier ministre prendra attache avec vous dans ce cadre et restera à l’écoute de toutes les bonnes volontés qui se manifestent », écrit Faure Gnassingbé le 25 février 2014 comme réponse au courrier du chef de file de l’opposition.

A l’Assemblée nationale, les députés RPT/UNIR rejettent systématiquement toutes les différentes propositions à eux soumises. D’abord, un projet de loi du gouvernement a été refusé par les députés RPT/UNIR. L’ANC a fait ses propositions qui n’ont pas abouti. L’ANC et l’Alliance des Démocrates pour le développement Intégral (ADDI), deux partis de l’opposition parlementaire ont aussi déposé une proposition de loi relative aux réformes constitutionnelles et institutionnelles qui n’ont pas eu l’assentiment de la majorité mécanique.

Au même moment, certains caciques du régime cinquantenaire décrètent l’APG caduc, renvoyant l'opposition au Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN).

« Quoique les conditions de recevabilité de cette proposition soient remplies, le groupe parlementaire UNIR observe qu’elle est quasiment identique aux précédents projet et proposition de révision constitutionnelle et porte sur les mêmes dispositions qui avaient été rejetées en juin 2014 et en janvier 2015, faute de consensus. Depuis lors, aucune tentative de rapprochement des positions n’a eu lieu en vue de rechercher le consensus », publie le groupe parlementaire UNIR après que les propositions du duo ANC-ADDI aient été rejetées.

« Au moment où le HCRRUN poursuit son travail de réflexion sur les réformes politiques et institutionnelles, le groupe parlementaire UNIR encourage les acteurs politiques intéressés à verser leurs propositions dans ce processus pour mieux contribuer à la réussite des réformes », invitent Christophe Tchao et les siens.

A l’analyse de ce dilatoire, les observateurs ont compris que RPT/UNIR rechigne à faire les réformes. Faure Gnassingbé, le grand bénéficiaire du statu quo s’y complaît et en profite pour narguer ses adversaires politiques. Les réformes ne se feront que s’il le souhaite ou elles se feront selon ses désirs.

De toute façon, un régime aussi décriée que le RPT/UNIR ne peut accepter scier la branche sur laquelle il est assis depuis 1967. Tout est question de rapport de force. D'où une thérapie de choc, selon certains.

A.H.