L’annonce a été faite ce samedi par la ministre en charge de la promotion de la femme, Tchabinandi Kolani Yentcharé, dans un message de circonstance.
« La morbidité et la mortalité maternelle constituent l’une des préoccupations essentielles dans les pays en développement. Chaque minute, une femme meurt des complications de la grossesse et de l’accouchement et 20 à 30 femmes sur 100 accouchements survivent avec des séquelles dont l’une des plus graves est la fistule obstétricale », a-t-elle indiqué.
Et depuis 2011, a-t-elle insisté, la lutte contre la fistule obstétricale au Togo a permis de sensibiliser la population sur cette maladie et de réparer 400 femmes dont 330 sont totalement guéries et bénéficient d’un appui technique et financier pour leur réinsertion socioéconomique.
Deux (2) millions de femmes dans les pays en développement souffrent de cette maladie causée par la perforation de la paroi vaginale, suite à un accouchement difficile et long, communiquant ainsi directement les matières fécales à la vessie ou au rectum. Au Togo, la prévalence est estimée à 0,03%, selon la 4ème enquête MICS réalisée en 2010.
S’agissant du deuxième sous-thème, l’autonomisation de la femme, la ministre a rappelé que les femmes au Togo représentent 51,4% de la population totale, selon le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) réalisé en 2010. Sur le plan économique, a-t-elle ajouté, elles représentent 53,7% des actifs contre 46,3% d’hommes. « Mais force est de constater que les efforts de nombre d’entre elles sont mis à rudes épreuves, du fait de la faiblesse ou la non maîtrise de leur santé de reproduction. Elles souffrent de maladies, souvent évitables ou curables qui entravent leur autonomisation économique. Ceci se traduit par des grossesses nombreuses et très rapprochées, des avortements provoqués et souvent mortels chez les jeunes et les adolescentes, des multiples complications obstétricales, des cancers du sein, du col ou de l’utérus », a-t-elle regretté.
A tous ces maux, s’ajoutent les mutilations génitales féminines et les mariages précoces, a fait savoir Mme Kolani Yentcharé.
« Prenant la mesure de la situation, le gouvernement s’est repositionné en faveur de la planification familiale dans l’unique but de réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile et d’encourager l’espacement des naissances», a-t-elle lancé avant d’ajouter que malgré les avancées significatives, beaucoup de défis restent à relever.
La journée de la femme africaine est instituée pour lutter contre l’ignorance, l’injustice, la réhabilitation de la femme dans sa dignité. Elle vise l’élévation des niveaux de vies des peuples pour un continent jouissant pleinement de prospérité, de liberté et de paix.
Telli K.
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