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Justice d'abord et la vraie réconciliation après

Togo - Opinions
«Demandez les dents de la panthère à celui qui a mangé la tête » cette célèbre phrase tirée de la sagesse de celui qu’on appelle le général de la rue (Charles BLE GOUDE) revient de manière anaphorique dans l’esprit de la majeure partie des citoyens Togolais quand ils entendent prononcer le mot Réconciliation. L’interrogation qui polarise l’attention de cette majorité est de savoir s’il pourra avoir au Togo une réconciliation réelle sans justice véritable ?

Le processus de réconciliation enclenché depuis 1991 par le régime militaire et dictatorial de feu Etienne Eyadema GNASSINBE et repris à partir de septembre 2006 par celui civilo-militaire du Fils du père n’a toujours pas eu le vent en poupe. Il a selon les mots de Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, p. 804 : LE PLOMB DANS L’AILE. Toutes les tentatives du régime sanguinaire de Lomé pour faire miroiter aux Togolais une réconciliation de pacotille ont été toujours vouées à l’échec. De la soit disant réconciliation Armée- Nation 1992 , passant par l’unité des Togolais en 1997, en rentrant par les frauduleuses portes des dialogues inter togolais pour aboutir aujourd’hui à la commission vérité justice et réconciliation puis au HCRUNN , la volonté hypocrite du régime RPT-UNIR d’unir le Togo déjà fragilisé politiquement est toujours restée lettre morte dans l’esprit des Togolais. Mais, jamais, la minorité au pouvoir ne veut faire une introspection pour se poser la question réelle du pourquoi de ces échecs répétés. Elle préfère (la minorité) financer à hauteur des millions de nos francs des ateliers relatifs à la réconciliation déjà admis sur la liste de l’échec avant leur démarrage alors que mêmement la majorité meurt de faim.
Le problème de la division du Togo n’a jamais été régionaliste ni ethnique même si d’aucuns (intellectuels et historiens) veulent nous le faire croire. Le Togo a toujours été et demeure un et indivisible. Le métissage culturel, l’interaction entre les Togolais du Sud et Nord, ceux de l’Est et de l’ouest restent la preuve tangible et matérielle que les Togolais s’acceptent malgré leurs différences culturelles et religieuses. L’Abcès, la plaie béante de notre pays reste et demeure le refus de l’alternance au sommet de l’Etat. A ce comportement rétrograde et moyenâgeux s’ajoutent l’impunité, l’autoritarisme, le grand banditisme au sommet de l’Etat, le détournement des fonds publics, le gangstérisme économique, la violation des droits humains et que savons-nous encore.

Depuis que notre chère nation, la terre de nos aïeux a entamé son pèlerinage sur le chemin de la démocratie et de l’état de droit, nul n’est sans savoir que la cruauté lui a jonché le chemin et a eu à atteindre son Himalaya à partir de Février 2005. A la faim, au taux de chômage élevé et aux pleurs s’ajoutent la violence bruite, le forçat, les intimidations de ceux qui détiennent les rênes du pouvoir depuis un demi-siècle aujourd’hui.
Aucunement, les tenants du pouvoir n’ont jamais été inquiétés par rapport aux actes répressifs par eux posés sur les populations paisibles et pacifiques. Les exemples sont légions et nous voulons justes ici citer quelques uns des plus récents et plus connus. Les massacres de Novembre 2015 sur les populations de Mango, la répression sanglante de la marche pacifique des élèves à Dapaong en 2012, celle de Tabligbo en 2015 marquent la mémoire fraiche des enfants Togolais qui ont entre 1 et cinq ans. Les violences perpétrées par les soldatesques du régime RPT depuis 1990 auxquelles s’ajoutent celles de 2005 et d’aujourd’hui sont des faits montrant et démontrant l’intouchabilité des zouaves du régime Togolais. Si le jeune Timonier Tropical au trône ensanglanté et saignant veut se voir accepter par les citoyens Togoalais, il a l’obligation de respecter :

- Les conclusions de l’accord politique Global qui reste la seule feuille de route valable pour une sortie de crise.
- Les recommandations de la CVJR
-Les engagements par lui pris devant le peuple Togolais et la communauté Internationale

Faure Kodjo Essozimna GNASSINGBE le prince sur le trône Gnassional a l’obligation de :
-Assister en personne aux ateliers et aux dialogues relatifs à l’apaisement du climat politique.
- Reconnaitre publiquement devant le peuple souverain le tort qu’il lui a fait depuis 2005 jusqu’à ce jour.
-Décréter des funérailles Nationales et surtout un hommage mérité aux victimes des évènements sanglants que le Togo a connus.
- Déclarer ses biens et ses revenus
- Faire comparaitre devant les juridictions compétentes les criminels, les tortionnaires et ceux qui sont reconnus de crimes graves.
- cesser d’incriminer l’opposition radicale comme étant source de tous les maux qui jonchent et minent le Togo.
- Arriver à dénicher les vrais coupables des crimes odieux comme celui des incendies des marchés du Togo.
- Libérer les prisonniers politiques et d’opinion.
- Accepter se faire lui –même (F .G) juger de crimes graves et de crimes contre l’humanité.

Et enfin, quitter paisiblement le pouvoir qui doit revenir au peuple souverain. Après tout cela nous verrons si le mot réconciliation aura encore le droit de citer au Togo.

Comme quoi, le problème du Togo ce n’est pas le peuple mais le régime RPT-UNIR.

Ensemble nous vaincrons.

Serge komlan DOUVON