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1500 milliards de FCFA en 10 ans pour la construction des routes de piètres qualités

Togo -
Au moins 1500 milliards de F CFA ont été décaissés en 10 ans pour la construction de nouvelles infrastructures routières. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre en charge des Infrastructures routières Ninsao Gnofam le 21 juillet lors d’une rencontre avec les acteurs de transport. A voir cette somme colossale, l’on tombe des nues face à la mauvaise qualité de ces routes qui ont englouties des milliers de milliards.
Le Togo serait-il un terrain d’essai pour ces entreprises à qui on confie les travaux de construction des routes ? La question vaut tout son pesant d'or, surtout quand on parle de 1500 milliards de F CFA qui deviennent des dettes pour le pays. Le comble, c'est que ces routes réalisées se détériorent déjà.

Cela ne devrait pas étonner quand on fait un retour sur les gymnastiques de Ninsao Gnofam devant les élus du peuple, dédouanant le gouvernement et l'une des entreprises en charge de ces travaux. « Des 26 milliards débloqués, l’entreprise CECO groupement à qui les travaux de la route Lomé-Vogan-Afoin ont été confiés a pris une partie des fonds pour s’équiper », avait-il laissé entendre, donnant l'impression que les milliards investis sont en train d'être jetés par la fenêtre.

Pour le seul contournement d’Alédjo, que n’a-t-on pas entendu ? Le gouvernement mettra tous les moyens possibles afin que cette route puisse finir dans les meilleurs délais pour le mieux être des populations, nous a fait croire le ministre.


Il a fallu 4 ans pour terminer les travaux des contournements d'Alédjo et de Défalé. En 2014, la circulation sur ces contournements a été ouverte. Mais en décembre 2015, comme on s’y attendait le moins, ces routes ont été refermées « pendant des semaines » pour « maintenance », selon le gouvernement .

La Raison ? C’est un an après la livraison de la route que le ministère en charge des Infrastructures a remarqué que les travaux ne sont pas bien exécutés.

L'autre déception est la construction des bassins de rétention d'eau qui, aussitôt réceptionnés, sont déjà usés. Les réfections recommencent de plus belle. Le cas de celui de Klikakamé en est une illustration. Quelques mois après livraison de ces bassins (photo), on se rend compte que les travaux ont été mal exécutés. Comme si aucune étude n'était faite au préalable pour prendre en compte les facteurs d'usure de l'eau.

Il est évident que ces travaux sont à rependre. Les ouvrir et les refermer pour réfection à tout bout de champ, n'est pas une solution. Mais, qui pour rappeler à l'ordre ces entreprises ? Malgré leur incompétence qui saute aux yeux, elles continuent de rafler des marchés.

Non seulement, ces entreprises ne respectent pas les délais d'exécution des travaux, mais aussi livrent des routes de qualité douteuse. Alédjo n° 2 n'a été livré que le 15 mai dernier tandis que le numéro 1 doit attendre faute de gravier de concassage.

Voilà un exemple parmi tant d'autres, qui montre à quoi sont destinés les milliards qui servent à endetter le Togo.

Magnim