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Les travailleurs de bois anéantis par le décret du 22 Juin 2016 portant moratoire de 10 ans sur le commerce du faux teck

Togo - Societe
Le 22 juin dernier, le gouvernement réunit en conseil de ministres décrète un « moratoire sur l’exploitation, l’importation et la réexportation des madriers de pterocarpus erinaceus au Togo » dans le sens de protection de l’environnement. Une mesure qui venait s’ajouter à un autre moratoire sur toute activité commerciale liée au bois.
Ce lundi 25 juillet, deux syndicats du secteur ont au cours d’une conférence de presse, exprimé leur soutien à ces décisions, tout en y retraçant un ensemble de contraintes socio-économiques auxquelles ils sont confrontés. Ils en appellent au gouvernement.

Le Syndicat Autonome des reboiseurs, importateurs et exportateurs des produits forestiers au Togo (SARIEF) et le Syndicat des Travailleurs et Revendeurs de Bois et activités Connexes (SY.TRE.BACT) se sont réunis au sein de la Fédération togolaise des Travailleurs de bois et Construction (FTBC) sur le thème « Quelles solutions pour atténuer les conséquences socio-économiques engendrées par la suspension de nos activités il y a presque sept mois dans le secteur forestier au Togo ».

Partis du fait que l’exploitation du bois au Togo est autorisée, mais régie par une législation à laquelle ils sont soumis, ces travailleurs ont démontré qu’ils ne sont pas des « hors-la-loi » et « contribuent énormément à l’économie nationale » (Près de 25 milliards de F CFA comme apport dans l’économie nationale en 2015).

Malheureusement le 21 Mai 2015, le Ministère en Charge de l’Environnement a sorti un communiqué portant suspension de la réexportation du bois. Une décision survenue suite à une opération de revente aux enchères organisée par le gouvernement dans l’intention de liquider les stocks de bois saisis chez les exploiteurs en irrégularité avec la loi.

Au lendemain de cette vente aux enchères, le gouvernement a dû constater que la quantité de bois mis en exportation par les acheteurs était largement supérieure à celle liquidée aux enchères. Des anomalies constatées, le ministère impose une suspension provisoire sur la coupe et la commercialisation du bois, en date du 21 Mai 2016.

Cette décision sera aggravée par celle du Conseil des ministres du 22 Juin 2015 portant moratoire spécifique sur la coupe, la commercialisation, l’importation ou la réexportation du madrier communément appelé le faux teck.

Au demeurant, il ressort qu’avant ces décisions, les professionnels du bois disposaient déjà de stocks en attente de commercialisation et qu’il n’y a pas eu de délai moratoire avant la prise d’effet du décret.

Conséquences : Les exploitants, commerçants ouvriers dans les secteurs du bois tombent sous le coup de contraintes liées aux dépenses déjà engagées dans l’exploitation des stocks frappés par le décret, notamment des poursuites judiciaires des institutions financières dans lesquelles ils ont contracté des crédits pour financer des opérations, La pression au niveau des dépôts des produits où ils n’arrivent plus à payer les loyers ni évacuer les stocks pendant que les produits sont exposés à la décomposition, Difficultés ou incapacités à se reconvertir à cause des dettes, et la dégradation de leur condition sociale, familiale.

« Nous sommes sevrés, nous ne vivons plus », ont-ils déploré.

Toutefois, des solutions existent bien pour sortir de l’ornière. « Nous n’entendons pas enfreindre la loi. Nous allons respecter la décision prise en Conseil des ministres », ont-ils poursuivi. Une seule requête est alors adressée au Chef de l’Etat et au gouvernement :

« Nous accorder un délai moratoire qui nous permettra de dégager les stocks engrangés avant le décret du 22 Juin ». Ceci, pour leur permettre d’honorer leurs engagements financiers auprès des institutions financière et se reconvertir.

En effet, un manque à gagner de près de 2 milliards de F CFA est engendré par le brutal décret du 22 Juin dernier.

Les camarades du SY.TRE.BACT et du S.A.R.I.E.F sont prêts à toute manœuvre pour garantir le respect de la loi dès que le gouvernement fera écho favorable à leur requête.

En effet, près de 3 000 personnes sont frappées par cette décision. Les exploitants emploient des centaines d’ouvriers qui n’ont pu assurer la scolarité de leurs enfants au cours de l’année scolaire qui s’achève et tous ces ouvriers croupissent sous le coup d’un chômage accru.

A.L