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Qu'y a-t-il de plus urgent que les réformes politiques?

Togo - Politique
La rencontre de 5 jours des universitaires, politiciens et acteurs de la société civile à l'hôtel Radisson Blu 2 février de Lomé s’avère de plus en plus une leurre orchestrée au sommet de l’Etat. D’autant plus qu’une semaine après les travaux, le contribuable peine à cerner les réelles retombées d’un rendez-vous VIP qui a fait saigner les caisses de l’Etat. Mais au final, le Chef de l'Etat semble dire qu'il y aurait plus urgent que les réformes politiques.
Des rares brins d’optimisme naissant, les vieilles méthodes reviennent progressivement et la déception commence à s’installer. C’est d’ailleurs ce que constate André Kangni Afanou de la société civile avec cette observation au lendemain de l’atelier du HCRRUN sur les réformes : « Quand j’ai suivi l’émission de synthèse à la télévision nationale, je me suis dit c’est fini ; Dieu nous a fait grâce ».

Sauf que par précaution, l’homme a pris soin d’analyser les commentaires, les résultats issus de ce fameux atelier pour se rendre compte à l’évidence que la coquille était vide.

« J’ai parcouru les communications, j’ai parcouru les synthèses, j’ai suivi les émissions qui ont été animées… je n’ai toujours pas de réponse à la question de savoir : qu’est-ce que l’atelier du HCRRUN a retenu sur la question de la limitation des mandats, par exemple », s'interroge-t-il.

A ceux qui se prévalent d’un certain consensus assorti de cet atelier, M. André Kangni Afanou répond que « s’il faut organiser avec des ressources des Togolais un atelier, pour nous dire seulement qu’on est d’accord… », c’est alimenter davantage les suspicions de « ceux qui estiment que le Chef de l’Etat sais exactement ce qu’il faut faire (Ndlr en matière des réformes) et que lui et sa famille politique veulent gagner du temps ».

Il insiste sur « la question de la gouvernance politique" et il faut bien, selon lui, admettre que « la gouvernance politique est la colonne vertébrale des institutions dans un pays… dans certains pays comme la France, les citoyens ont la possibilité à la prochaine élection présidentielle de sanctionner le gouvernant ; dans notre pays malheureusement cette possibilité n’existe pas ».

Par conséquent, André Kangni Afanou estime qu’on ne doit en aucun cas « dire aux Togolais que ce qui importe, c’est de manger à leur faim, d’avoir une éducation… et donc reléguer la question des réformes politiques au second plan ».

A en croire cet activiste de la société civile, il est indéniable que le chef de l’Etat depuis son arrivée au pouvoir en 2005, ait pu opérer certaines réformes « audacieuses », notamment dans le secteur des impôts (Faure Gnassingbé a pu obtenir que tous les cadres dans le secteur des impôts déclarent leurs biens ; il en est de même dans le secteur de l’armée).

Cependant, qu’est-ce qui est fait pour garantir une bonne répartition des retombées de ces réformes. Si tant est que Faure Gnassingbé a de l’estime pour le peuple, qu’est-ce que cela lui coûte de décrisper l'atmosphère politique ?

Dans sa récente sortie, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Togo Nicolas Berlanga Martinez rappelait qu’à force de passer de dialogues en dialogues, de commissions en commissions sans respecter les engagements qui en découlent, les citoyens finissent par perdre la confiance aux institutions de la République. Il n’en demeure pas moins que c’est la situation qui prévaut actuellement dans le pays, avec le rejet systématique de tout ce qui est comme promesse ou propos venant du gouvernement chez certains citoyens.

Et même les USA ont rappelé à Faure Gnassingbé, son devoir de procéder aux Réformes à travers un langage diplomatique dans lequel l’ambassadeur David Gilmour notifiait que les Etats-Unis d’Amérique sont prêts à accompagner le Togo dans le processus de réformes.

On a beau multiplier les commissions et les dialogues, il est clair que dorénavant tous les acteurs savent quelles réformes opérer et comment le faire. C’est donc sans détour qu’on peut dire que seul Faure Gnassingbé est le seul acteur qui empêche l’accouchement des réformes au Togo.

A.L