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UA : Un retour mûrement réfléchi

Maroc - Politique
Par Hicham Alaoui La décision historique du Maroc de retourner au sein de l’aréopage africain est un acte mûrement réfléchi et émane des forces vives du Royaume, c’est ce qu’a affirmé le Roi Mohammed VI dans son message au 27e somment de l'Union africaine (UA), qui se tient à Kigali (Rwanda), dans lequel il a annoncé la décision du Maroc de reprendre sa place entière et pleine au sein de l’organisation panafricaine.

Plus de 30 ans après son retrait de la défunte Organisation de l’Unité Africaine (OUA) remplacée en 2002 par l’UA, le Maroc n’a, en aucune conjoncture ou circonstance déterminée, signé un acte de divorce avec le continent africain à qui il appartient corps et âme et n’a pas non plus lésiné sur les moyens pour défendre les causes africaines au sein des différents foras internationaux notamment au niveau des Nations Unies et des autres organisations régionales et internationales.

Cet engagement inébranlable vis-à-vis des causes africaines a été clairement démontré par le Souverain qui a tenu à rappeler l'implication du Maroc dans la résolution de plusieurs conflits africains ainsi que la participation à des opérations de stabilisation et de sécurité en Afrique.

Il s’agit, notamment, de la contribution aux opérations de maintien de la paix en Côte d’Ivoire , en République Démocratique du Congo et en République Centrafricaine, aux efforts de médiation dans la région du « Fleuve MANO », et récemment en Libye et à la reconstruction post -conflit en Guinée, au Sierra Léone, au Mali et en Guinée Bissau. La liste des engagements pris par le Maroc dans ces divers domaines est trop longue à énumérer, a souligné le Souverain.

Au registre économique, le Royaume s’impose en force sur le continent par le biais des nombreux investissements économiques réalisés dans les pays subsahariens. Après l'Afrique de l'Ouest, francophone, il faut s'attendre à des percées en Afrique de l'Est, l'Afrique australe et l'Afrique anglophone.

Les présences économiques marocaines dans les secteurs du bâtiment, de l’électricité, des engrais, des phosphates, des banques, des assurances, transport aérien ou encore des télécommunications ont consacré le Maroc comme le deuxième investisseur du continent africain.

Le but de ce retour est donc affiché comme dit le Roi Mohammed VI :" Par cet acte historique et responsable, le Maroc compte œuvrer, au sein de l’UA, en vue de transcender les divisions."

Revenant sur les raisons ayant poussé le Maroc à claquer la porte de l'instance panafricaine, le Roi Mohammed VI a regretté que l'UA ait à s'inscrire dans une stratégie en décalage avec l'histoire et la géographie en commettant un forfait inédit et une erreur monumentale restée gravée à jamais dans les pages sombres de l’Union, celle d’admettre en son sein une entité fantoche qui n’a aucune existence légale et qui n’est reconnue par aucune autre organisation régionale ou internationale.

En effet, le Souverain le dit avec une grande clarté: "Il est, en effet, difficile d’admettre que le Royaume, Nation pérenne et ancestrale, soit comparé à une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté, démunie de toute représentativité ou effectivité".

Les choix de l'UA ont été qualifiée par le Souverain de "fait accompli immoral, ce coup d’état contre la légalité internationale, ont amené le Royaume du Maroc à éviter la division de l’Afrique au prix d’une douloureuse décision, celle de quitter sa famille institutionnelle".

Et s’interroger :« L’Union africaine, n’est- elle pas en contradiction évidente avec la légalité internationale ? Puisque ce prétendu Etat n’est membre ni de l’Organisation des Nations Unies, ni de l’Organisation de la Coopération Islamique, ni de la Ligue des Etats arabes, ni d’aucune autre institution sous régionale, régionale ou internationale ?".

Dans cette optique et pour accompagner sa décision de retour au sein de la famille institutionnelle africaine, il demande ouvertement à l'Union africaine de revoir ses choix et sa stratégie à son égard.

Cette exigence de révision de position est d'autant plus indispensable que le Souverain marocain s'interroge avec une grande pertinence sur la cohérence des postions de l'UA avec celle de ses membres qui ont retiré leur reconnaissance du pseudo « rasd ». « L’UA, resterait-elle, en déphasage avec la position nationale de ses propres Etats membres, puisqu’au moins 34 pays ne reconnaissent pas ou plus cette entité ?", s’est interrogé le Roi.

Et le Souverain de souligner avec force que le défi qui demeure à relever, pour le continent est celui de « l’unité et de la cohésion de notre grande famille ».
Pour le réaliser, « il nous faudra emprunter la voie de la lucidité et du courage, celle que nos aînés, les premiers panafricains avaient privilégiée ».

A cet égard, le Roi Mohammed VI compte sur la sagesse des chefs d'Etat africains pour créer les conditions d'un retour réussi du Maroc au sein de la famille institutionnelle africaine.

Si la pertinence du retrait du Maroc de l’OUA était à l’époque justifiée par des considérations politiques légitimes, la politique de la chaise vide n’a pas servi la cause du Maroc dans l’agora africaine. L’expertise du Royaume et sa position d’acteur clé sur le continent appellent les pays africains à dépasser leurs positions idéologiques pour se positionner sur des considérations pragmatiques.

Le Retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine mettra davantage de pression sur les ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume qui mobilisent d'énormes moyens pour assurer une propagande et un lobbying au profit des séparatistes du Polisario.

Cette initiative mettra aussi l'UA devant ses responsabilités historiques: accepter un retour du Maroc en tant que leadership africain capable de faire entendre la voix et les intérêts de l’Afrique dans le grand concert de nations et de contribuer aux grands chantiers de développement du continent ou rester otage de dissensions et de querelles intestines qui sapent tout effort de progression, sèment la discorde et pérennisent une situation sécuritaire chaotique sur le continent.

L'Afrique doit renouer avec le Maroc, ce grand pays chantre de l'unité africaine. Le continent ne peut sceller l’acte de son unité sans le Maroc qui doit reprendre sa place dans le concert africain où son leadership n'a jamais été contesté.