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Crise au CAR : Pris en flagrant délit de violation des statuts du parti, Me Agboyibo et ses suppôts invoquent les ‘’textes sur la liberté d’expression’’ pour justifier leur complot de la MUGET

Togo - Politique
Depuis qu’il a décidé, selon son propre aveu, de chasser Me Apévon, président national du CAR, pour prendre sa place, Me Agboyibo, le ‘’président fondateur’’ ne cesse de multiplier les manœuvres pouvant lui permettre d’arriver à ses fins.
La dernière manœuvre de Me Agboyibo est la lettre qu’il a fait adresser, hier, par certains de ses suppôts au président national du parti pour lui faire savoir que, passé la date du 17 octobre prochain sans congrès, le parti sera dans un vide statutaire et que par conséquent toutes les institutions issues du congrès de 2008 (y compris Me Apévon) seront illégales. De l’avis de plusieurs militants du CAR, cette lettre est en réalité une menace. Ladite lettre est signée non pas tous les présidents fédéraux (près de quarante pour tout le pays) mais par un groupe de personnes se réclamant d’une coordination nationale des fédérations.

Pour en savoir plus et informer nos lecteurs, nous avons cherché et réussi, grâce à l’aide d’une personne bien informée au sein du parti, à avoir au téléphone l’un des signataires de cette dernière lettre. Il nous a clairement dit que c’est au domicile de Me Agboyibo, en la présence de ce dernier que le document a été signé et que chaque signataire a reçu pour cela une enveloppe d’argent. Mais, malgré notre insistance, il a refusé de nous dire le montant et nous a supplié de ne pas dévoiler son nom.

Il faut rappeler que cette dernière sortie du camp de Me Agboyibo fait suite à l’expiration de son ultimatum lancé, il y a un mois, au président Apévon d’organiser un congrès extraordinaire du parti. Le 18 juin dernier, Me Agboyibo a fait organiser à l’hôtel La MUGET une rencontre ayant regroupé certains présidents fédéraux et des militants, rencontre pompeusement baptisée réunion de trente-trois (33) fédérations. Selon plusieurs sources, cette rencontre avait été prévue pour destituer le président national. Mais finalement Agboyibo et ses suppôts craignant la réaction de l’opinion se sont bornés à lancer un ultimatum d’un mois au président national.

Cette rencontre s’est tenue pendant que le président national du parti, Me Paul Dodji Apévon était en mission parlementaire en Europe. Dans une interview qu’il nous accordée à sa descente d’avion du retour au pays, le président national avait clairement qualifié la rencontre de la MUGET de machination tendant à le faire porter la responsabilité de la crise que connaît le CAR et surtout de la non tenue du congrès ordinaire du parti, et que pour cette raison, il n’entendait pas se plier aux injonctions des militants, furent-ils des responsables fédéraux qui se sont réunies en toute illégalité au regard des statuts du parti. Voici ce qu’il avait dit exactement : « J’ai suivi cette affaire, cette rencontre de 33 fédérations, très loin du pays. En fait, lorsque vous regardez les statuts de notre parti, vous ne savez pas à quoi cela ressemble. Cette affaire, ne ressemble à rien du tout. Puisque, s’il s’agit de la conférence des présidents, nous savons par rapport aux statuts du parti, comment la conférence des présidents est convoquée. Seul le président national est habilité à convoquer cette conférence et cela demande, la participation de toutes les fédérations.

Or, ce n’est pas moi qui ai convoqué la réunion. Et je me demande, qui d’autre peut se substituer à moi pour aller convoquer cette conférence. Je ne sais pas. Mais je vous dis que les conditions dans lesquelles s’est tenue cette conférence ne sont pas du tout sérieuses. Si c’est par rapport à une autre disposition de nos statuts, l’article 34, qui dit que, lorsqu’il y a une difficulté au niveau du parti, les 2/3 des fédérations peuvent demander la convocation d’un congrès ; si c’est sous cet angle, on ne peut pas aller coopter des individus pour aller parler au nom des fédérations. Toutes les fédérations doivent se réunir pour prendre la décision d’appeler à la convocation d’un congrès, donc c’est une assemblée fédérale au niveau de chaque fédération qui décide si on doit convoquer un congrès extraordinaire. Or, ce que j’ai vu à distance, cela ne se situe pas non plus dans ce cadre. Donc, c’est une réunion totalement bizarre et je ne sais pas à quoi cela ressemble ».

Selon nos investigations, le cerveau de la rencontre de l’hôtel La MUGET n’est personne d’autre que Me Agboyibo qui est décidé par tous les moyens à reprendre la tête du parti.

Il faut d’ailleurs rappeler que les organisateurs visibles de ladite rencontre sont ses pans qui parcourent le pays pour convaincre les militants du bienfondé du retour du ‘’président fondateur’’. On peut citer notamment le président fédéral par intérim de Wawa, monsieur Etadji Atta Yao qui avait été bombardé président du présidium composé par les soins du bélier noir. Il nous semble que c’est au regard de tout cela que Me Apévon a préféré directement répondre à Me Agboyibo par une lettre ouverte en date du 05 juillet 2016.

Dans cette lettre, le président Apévon dénonce le faux et usage de faux par Me Agboyibo et ses soutiens. Mais aujourd’hui, la dernière lettre du président d’honneur qui, une fois encore se cache derrière des présidents fédéraux, montre clairement qu’il reconnaît à mots couverts que la rencontre de la MUGET s’est tenue en violation des statuts du CAR. Et nous sommes en droit, en tant que journaliste, de nous poser la question suivante : peut-on se dire démocrate et violer allègrement les textes de son propre parti ?

Cette question a tout sens quand nous voyons que Me Agboyibo et son camp sont incapables démontrer, au regard des statuts du CAR, la légalité de la réunion de la MUGET. Ils s’accrochent sans scrupules ‘’aux textes régissant la liberté d’expression au Togo’’ pour justifier un comportement illégal au sein d’un parti. On peut alors se demander si ce sont ces textes ou les statuts du CAR que l’on doit invoquer à cette étape de la crise, où le problème n’est pas porté devant les tribunaux.

L A T