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Interview/Don Stash : « Notre jeunesse devra apprendre la musique et retourner en arrière (…), car il y a de bons musiciens et chanteurs au Togo »

Togo - Show biz
Quinze (15) ans après le succès fulgurant de « Tovi-novi » et l’absence sur la scène musicale, Don Stash revient. Cette fois-ci avec « Mélété », un deuxième album qui annonce de belles mélodies dans le même style que le premier. Il parle ici de son prochain album, sa musique et livre aussi ses impressions sur la musique togolaise.
Pourquoi ce long silence ?

J’ai duré parce que je n’avais pas de moyens pour sortir ce deuxième album. Et aussi j’ai voulu que ce nouvel album ait du succès comme le premier.

Comment baptisez-vous votre nouvel album ?

Il s’appelle « Mélété », ce qui veut dire j’existe. J’existe parce qu’entre le 1er album « Tovi-novi » et le nouvel, il y a eu tellement de temps. 2001 à 2016, cela fait 15 ans d’espace et j’ai eu des « problèmes » avec mon public. Des gens m’ont critiqué que depuis la sortie de mon premier album, je tarde à sortir le deuxième. Ils ont dit plein de choses. Le temps a tellement duré que certains ont dit que Don Stash ne peut plus faire de la musique. Donc j’ai décidé de relever le défi et commencé à préparer l’album il y a cinq (05) ans, et c’est cette année que j’ai voulu le lancer. Et c’est pour dire aux gens que Don Stash existe, que je suis toujours là. C’est pour cela que j’ai choisi de nommer l’album « Mélété ».

Combien de titres composent-ils « Mélété » ?

J’ai décidé de faire dix (10) titres au départ, mais le manque de moyens a fait que je me suis arrêté à six (06). Il y a deux (02) ans, j’ai fait sortir la chanson « De menya » qui, en réalité, annonçait déjà cet album. Et c’est à la suite de ce morceau que j’ai commencé à composer les autres qui sont sur le nouvel album. Il y a « Tovi-novi » en version acoustique. « Contraste » également en acoustique et « Ma prière » qu’on peut retrouver, entre autres, sur « Mélété ». J’ai refait le même style musical pour garder mon identité. Mes chansons, comme toujours, s’adressent à tout le monde. C’est vrai que les jeunes apprécient beaucoup plus le rythme « Obragada », mais j’ai vu qu’il y en a aussi qui s’intéressent à ma musique. Quand j’ai fait des sorties avec mon premier album, j’ai vu beaucoup de jeunes qui m’ont supporté.

Est-ce un nouveau départ pour Don Stash ?

Avec ce nouvel album, je vais garder attache avec mon public. Ce ne sera plus comme « Tovi-novi ». J’essayerai d’éviter l’intervalle qu’il y a eu entre mon 1er et 2ème album pour que cela ne prenne pas encore 15 ans. Dorénavant, ce seront deux ou trois ans, la durée qui séparera mes albums. Pour cela, j’ai d’ores et déjà un autre album qui est présentement en studio pour éviter la durée qu’il y a eu entre ces deux albums. Par la grâce de Dieu, je maintiendrai cette position. Il faut relever aussi que c’est une question de moyens, car quand on ne les a pas, c’est toujours compliqué de réaliser seul un album.

Vous parlez de moyens, comment êtes-vous arrivé à faire sortir ces deux albums ?

J’ai produit seul « Tovi-novi » parce que je n’ai pas de producteur ni de mécène. Et c’est pareil pour « Mélété ». Au Togo, il n’y a pas de producteurs à proprement parler, et des gens qui aident les artistes sont rares. Je ne bénéficie pas d’apports et c’est la raison qui explique aussi le retard entre mes albums. J’espère que le Fonds d’aide à la culture (FAC) va m’apporter un coup de pouce pour réaliser « Mélété » qui est fin prêt, puisque je cherche des moyens pour réaliser des clips et les CD afin de procéder à son lancement officiel. Je compte aussi sur le FAC pour faire la promotion de ce nouvel album. J’ai la conviction que ce nouvel album va marcher comme le précédent. C’est du bon car j’ai pris le temps de le réaliser. Je fais de la fusion d’« Agbadja » et de « Gazo » avec du blues, de la fusion de la pop et du funk de chez nous qui sont « Agbadja », « Gazo » et d’autres musiques de notre terroir.

Avez-vous eu à collaborer avec des artistes sur « Mélété » ?

Non, peut-être sur le 3ème. Mais il y a eu des artistes qui m’ont sollicité, notamment Elpidio Lupo, Black T, mais j’ai décidé de faire seul cet album et voir si sur le 3ème, je peux collaborer. Il faut quand même préciser que je n’aime pas trop aller en solo.

Votre avis sur la musique togolaise

Elle est bonne, la musique togolaise. Il y a des jeunes qui font du bon travail. Parmi eux, je peux citer, entre autres, Wedy, Eric Mc. Après cette génération, il y a eu du n’importe quoi car certains jeunes sont rentrés dans la musique par accident. La vague qui a suivi fait un travail impeccable même s’il y a quelques remarques aussi à son endroit. Il y a trop de plagiat et de copier-coller de la musique nigeriane et ivoirienne. Certains jeunes prennent la musique de Davido et ne changent que les paroles. La jeunesse togolaise ne veut pas faire de la fusion de la musique du terroir avec celles des autres. Alors qu’une bonne musique est de la fusion. Toutes les musiques qui ont marché dans le monde sont de la fusion. Les Ivoiriens prennent leurs musiques traditionnelles et font du mélange avec le high life et le youyou du Nigeria. Les Nigerians ont repris le « coupé-décalé » des Ivoiriens avec du youyou pour faire quelque chose. Et quand vous prenez cette musique nigeriane, vous retrouvez la musique togolaise. Notre jeunesse devra apprendre la musique et retourner en arrière pour aller chercher la source de notre musique, car il y a de bons musiciens et chanteurs au Togo.

Quelle est votre position par rapport à la question de l’engagement de l’artiste togolais ?

Mon engagement, c’est de parler de la réalité, de la vie quotidienne. Par rapport à l’engagement politique, je peux dire que tout le monde est politicien et il y a un adage qui rappelle ceci : « quand tu ne fais pas la politique, c’est la politique qui te fera ». Je rappelle que je ne suis pas politicien au sens propre du terme. Et la politique dont je me revendique, c’est celle du bien-être, de manger à sa faim, de la liberté, etc. Mais par rapport à la politique politicienne, je peux dire que je n’ai pas fait la Science politique pour m’investir dans ce champ.

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