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Une marche silencieuse dans les rues de Tabligbo a marqué le 1er anniversaire du drame de Wacem

Togo - Societe
Les rues de la ville de Tabligbo (70 km au nord-est de Lomé) avaient pris l’allure de recueillement et de communion et plongées dans un silence aux contours symboliques ce jeudi. Sur l’itinéraire de la marche silencieuse organisée par les travailleurs de la société de ciments West African Cement (WACEM) pour rendre hommage aux six (6) employés morts dans l’explosion d’une citerne à fuel il y a un an, le silence et la douleur ont pris place dans les cœurs des marcheurs.
Le 30 juin dernier, une citerne a explosé dans l’enceinte de Wacem à Tabligbo avec un bilan de 6 employés morts sur le coup. Un an plus tard, les employés de la société minière ont décidé de marcher dans les rues de la ville pour dire aux autorités togolaises, la nécessité de se rappeler au quotidien de leurs collègues morts sur leur lieu de travail au risque de les oublier.

« C’était nécessaire pour nous qu’on se rappelle aujourd’hui de nos camarades morts à Wacem à la suite de l’explosion mortelle de la citerne à fuel et que des mesures soient prises pour qu’à l’avenir, ces genres de situations ne se reproduisent plus. Pour marquer ce souvenir douloureux, nous avons organisé une marche pour leur rendre hommage », a précisé Sédonou Kodjovi, Secrétaire général adjoint du syndicat SYDEMINES.

Partie du carrefour Désiadé, la marche a sillonné les artères de la ville avant de chuter à la place du monument de l’indépendance où les manifestants ont déposé une gerbe de fleurs en souvenir de leurs collègues décédés. Un geste fort qu’ils ont voulu marquer à travers cette marche silencieuse et qui est contenu dans un message adressé aux responsables des trois (3) usines minières installées dans la localité et à l’endroit du gouvernement.

« Nous ne voulons plus qu’il y ait ces genres d’accidents ni à Fortia, ni à Wacem ni à Paper Bag et qu’aujourd’hui, nous nous sentons dans la peau des orphelins et des veuves. Parce que nous nous disons que depuis la création de Wacem il y a 20 ans, on aurait dû porter un peu plus d’attention à la situation des travailleurs et qu’aujourd’hui ces travailleurs seront encore en vie. Pour l’avenir, il faut que notre gouvernement et nos autorités mettent tout en œuvre pour que
l’employeur prenne des mesures qu’il faut pour assurer la sécurité des travailleurs ».

La marche a drainé une immense foule composée de travailleurs, des parents, des veuves et des orphelins. Ces derniers ont tenu à être présents aux côtés des collègues de leurs parents disparus pour présenter leurs situations à l’opinion. Un an après ce drame, aucune suite n’a été donnée à leurs revendications.

« Les responsables de Wacem où travaillaient nos maris morts n’ont rien fait à ce jour pour nous les veuves et nos enfants orphelins. Rien n’a été fait et les patrons de Wacem ne savent même pas où nous vivons aujourd’hui. Sauf les corps de nos maris qui ont été enterrés, c’est tout », confie une veuve, abattue par le drame.

A la marche de ce jour, l’employeur Wacem a brillé par son absence. Une absence qui est comprise par les employés de la société minière comme une indifférence vis-à-vis des familles éplorées et de la douleur que vivent au quotidien ces travailleurs.

« Si la vie des travailleurs est importante pour nos employeurs, des mesures de sécurité devraient être prises pour éviter ces genres de drame. Ça ne nous étonne pas, notre employeur n’a pas encore compris la gravité de ce qui s’est passé le 30 juin dernier. Nous ne sommes
pas surpris de leur absence parmi nous. Ils nous ont lâchés et c’est ce qui nous fait mal », a fait observer M. Sédonou.

A la fin de la marche silencieuse, les travailleurs de Wacem ont allumé des bougies pour symboliser la flamme qui doit continuer de briller dans leur espoir que le gouvernement entendra leurs cris de désespoir afin que justice leur soit rendue et que des solutions soient apportées à leurs conditions de vie et de travail au sein de cette usine de cimenterie.

Selon les informations, le 16 juin dernier, un incident de la même cuve a été provoquée dans l’enceinte de l’usine et qui a causé des blessés au sein du personnel technique.

DBD