Depuis quelques mois et avec la résurgence de la question des réformes sur l'actualité, les acteurs politiques togolais reconnus pour leur spécialité en chamailleries ; en conflits d’intérêts; en clashs à tout bout de champ, semblent avoir trouvé leur chemin de Damas.
Après une longue période de déchirement et de guéguerre interne sans merci, chacun cloîtré dans son camp, agite le drapeau blanc pour observer une trêve. A en croire ces « infatigables guerriers», le temps des invectives est révolu et il faut faire « une nouvelle forme d’unité » et combattre d’une seule force synergique l’adversaire commun qui refuse de céder le pouvoir.
« L'heure est suffisamment grave pour que chacun de nous prenne sur lui de faire cesser les querelles intestines stériles qui nous éloignent de jour en jour de notre objectif », a annoncé le président national de l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI), Aimé Gogué, lors de la dernière rentrée politique de son parti.
Après ce candidat malheureux à la dernière présidentielle de 2015, c’est Dr Georges Kouessan William, président du parti « Santé du Peuple » qui sort de sa pharmacie, une nouvelle « potion » pouvant booster « les énergies » des combattants.
Lui, malgré son pittoresque rupture avec le Cap 2015, va jusqu'à prescrire à ces compères de « se ressaisir » et de « fédérer les énergies » pour la réussite de la lutte pour l’alternance au Togo.
Dans la foulée et contre toute attente, Agbéyomé Kodjo, l’opposant recto-verso, le « vieillard » assis qui voit loin que toute le monde, semble également s’inscrire dans cette logique d’union de l’opposition. Alors qu’il a déjà torpillé tous les regroupements politiques dont il fut membre.
Mais comme si cela ne suffisait pas, le président du parti "Togo Autrement", Fulbert Attisso s'invite également dans le débat avec une nouvelle formule qu’il baptisme copieusement « Front de Refus ».
A en croire l'écrivain-journaliste, ce front sera une coalition, un mouvement « puissant » qui va condenser toutes les organisations sociopolitiques du pays, favorables aux réformes. Mais, nuance-t-il, seul le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, a l’accréditation de bâtir un tel front pouvant ébranler Faure sur son le trône.
Et à Jean-Pierre Fabre de mettre les choses au clair depuis la ville de Tsévié. « Nous avons un groupe qui travaille ensemble. Si nous devons nous élargir, nous le ferons si c’est nécessaire, mais si c’est impossible, on ne va pas continuer à pleurnicher qu’il faut rassembler l’opposition pour travailler. Nous nous entendons au sein du CAP 2015, nous continuons de travailler. Nous l’élargirons si c’est possible de l’élargir. Si ce n’est pas possible, on continue », a-t-il souligné.
En gros, pas d’union en dehors du CAP 2015, étant donné le comportement sulfureux de certains "camarades de l'opposition" dans la sphère politique.
Au demeurant, il faut reconnaître que cette course à l'union de l'opposition ne date pas d'aujourd'hui, d'ailleurs elle a été toujours échec sur échec. La mort prématurée du Frac et du Cst est bien un exemple illustratif.
A en croire certains observateurs, cela est dû au fait que tous les acteurs politiques de cette génération nourrissent l'ambition d'être le seul leader ou le chef de file incontesté.
Actuellement, le Togo enregistre 110 partis politiques, une opposition plurielle, dira quelqu'un. Mais la fumée blanche de l’union tarde toujours de paraître dans le ciel.
On se demande si l’opposition togolaise est allergique au vieux dicton africain, « c’est ensemble qu’on est fort ! ».
AKG (stagiaire)
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