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La garde rapprochée d’Alpha Condé tabasse un journaliste

Guinée - Societe
Dans un communiqué qui nous est parvenu, Reporters sans frontières (RSF), dénonce une nouvelle bavure sur un homme de média. Après le passage à tabac du journaliste Abdoul Malick Diallo par la garde présidentielle à Conakry le samedi 25 juin, RSF exige que les auteurs soient sanctionnés.
Cet énième agression, ramène sur le tapis, la question de sécurité des journalistes sur son lieu de reportage. Et ce n’est pas les autorités guinéennes qui diront le contraire. En effet, le 25 juin dernier, Abdoul Malick Diallo, collaborateur de l’hebdomadaire guinéen, Le Populaire et du site www.aminata.com, a été gravement violenté par la garde rapprochée du président de la République, Alpha Condé, devant le siège du parti dont il est toujours à la tête, le RPG-Arc-en-ciel, qu’il continue de diriger, et dans les locaux de sa garde prétorienne situés à la Présidence de la République.

“De tels actes de violence arbitraires envers les journalistes sont absolument intolérables, déclare Reporters sans frontières. D’autant plus qu’ils accompagnent souvent d’une totale impunité. Nous demandons que les éléments de la garde présidentielle responsables de cette agression soient identifiés et sanctionnés. “

Selon les informations, Abdoul Malick Diallo s’était rendu au siège du parti au pouvoir afin de couvrir les travaux de son assemblée générale hebdomadaire. Un membre de la garde rapprochée, qui a vu le journaliste prendre une photo dans la cour au moment où Alpha Condé quittait les lieux, l’a interpellé.

L’agent a demandé au journaliste d’effacer la photo, puis a exigé de récupérer la carte mémoire avant de confisquer l’appareil. La présence d’Alpha Condé à cette réunion était problématique, puisque l’article 38 de la Constitution interdit explicitement au Président de la République de participer aux activités de partis politiques. A ce moment , plusieurs "Bérets Rouges", les éléments de la garde rapprochée se sont mis à le battre et ont déchiré ses vêtements avant de le jeter dans un véhicule militaire. Il a été conduit au siège de la garde présidentielle, à la présidence de la République, où il a été sévèrement battu, et insulté en raison de son appartenance ethnique notamment.

Contactées par Reporters sans frontières, des associations guinéennes de médias ont fait part de leur indignation face aux violences répétées contre les journalistes et ce qu’ils estiment être des violations répétées de la Constitution par le Président Alpha Condé. Le journaliste Abdoul Malick Diallo et son journal envisagent de porter plainte dans les jours à venir.

Critiquer le président est passible de lourdes conséquences dans le pays. Le 22 juin, le tribunal de première instance de Kankan, la capitale de la Haute Guinée, à 650 kilomètres à l’est de Conakry, avait condamné le journaliste Malick Bouya Kébé, de la Radio Milo FM, à un million de francs guinéens d’amende (100 euros) pour “complicité d’outrage envers le président” Alpha Condé. Le procès s’est déroulé sans l’assistance d’un avocat.

Il lui a été reproché de ne pas avoir coupé le micro au moment où son invité a critiqué le discours du Président Condé, prononcé lors d’un rallye politique à Conakry le 28 mai dernier. Ce discours avait pourtant été discuté sur la quasi -totalité des radios privées du pays. Mais à Kankan, le fief du RPG, le tribunal a décidé de s’auto-saisir.

Rappelons que la Guinée occupe la 108ème place au Classement 2016 établi par Reporters sans frontières.