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Hedzranawé : Le contraste de l’insalubrité, cybercriminalité et de la vie chère !

Togo - Societe
S’il y a un coin de Lomé où la moindre goutte de pluie enlève toute envie de mettre pied dans la rue, c’est bien Hedzranawé. Plaqué à 10 minutes de l’Aéroport International de Gnassingbé Eyadema au Nord-Est de Lomé Ville, ce quartier laisse composer en son sein immondices, sentiers impraticables, cyber criminels, micro églises, objets de nuisances sonores et vie chère.
Pour les mordus de la friperie, Hédzranawé n’est que synonyme d’un marché où on peut, avec un petit budget, se trouver quelques jeans, des fringues et des tennis à gogo. Mais c’est compter sans la pollution liée à ce commerce prisé par les expatriés nigérians communément appelés «ibo».
Les débris de vieux vêtements et chaussures qui ne trouvent pas preneurs, finissent dans la rue sous regard passif des autorités.

Les ruelles, accidentées et extrêmement boueuses en saison de pluies vibrent au rythme des odeurs nauséabondes ici et là.

Il n’y a quasiment pas de latrines publiques dans ce quartier. Sur presque tous les murs dans le quartier « interdiction formelle de jeter les ordures ou d’uriner ». Mais c’est peine perdue. L’urine semble la peinture la mieux partagée dans ce coin.

D’aucuns soutiennent que le quartier Zongo (banlieue au Nord de Lomé) a cédé sa réputation de quartier insalubre à celui de Hédzranawa. Et pourtant, de belles maisons, et de grandes sociétés privées comme publiques y ont élu domicile. C’est aussi un quartier stratégique, à cheval entre l’aéroport et le nouveau Palais de la présidence.

Les rues sont constamment vidées, et les riverains immobilisés pour les passages sporadiques du cortège présidentiel. Mais à Hédzranawé, les biens n’ont pas la même valeur que dans les autres quartiers de Lomé en l'occurrence l’immobilier.

Loger à Hédzranawé relève d’un sérieux et redoutable parcours de combattant. Pour une piaule, il faut payer parfois deux fois plus de caution que dans les autres quartiers. Et pour cause, les fortes minorités de la communauté nigériane aux poches douteusement remplies ravissent la vedette aux autochtones, avec des surenchérissements sur les prix de loyer.

Mieux, ils sont détenteurs de la plupart des kiosques dans les parages et proposent des prix exorbitants sur les prix des produits en l’occurrence les services informatiques. Imprimer un document à Hédzranawé reviens 10 fois plus cher que dans un autre quartier comme Doumasséssé (Adéwui).

Ce que les nigérians « ibos » ne savant pas vraiment faire, c’est préparer. Alors partisans du « prêt à manger », c’est aussi naturel que trouver à manger, bien et moins cher soit aussi une équation à maintes inconnus dans ce quartier.

Le plus frappant, c’est l’effectif des églises dans ce quartier. On y compte en moyen, une église entre trois maisons. Les cultes et adorations y sont des plus réguliers, mercredi matin et soir, vendredi matin et soir, samedi soir, dimanche ainsi que les rencontres extraordinaires qui se font de plus en plus ordinaires. Inutile donc de préciser l’étendue des nuisances sonores. Mais puisque tout le monde y est, cela ne semble déranger personne.

La cybercriminalité y trouve pour son bon compte. Il est de ces cybercafés dans ce quartier où, l’on est surpris de se trouver en face d’un vieux monsieur qui décroche son téléphone et commencent à imiter un accent européen avec une voix féminine, tout ça à la perfection.

Il y a même des cybercafés réservés à ces « ibos ». On ne vous chasse pas si vous y rentrez, mais vous partirez de vous-même, tellement l’ambiance et l’entourage vous donnent toutes les raisons de craindre pour votre propre sécurité.

Mais il faut souligner l’exemplarité des relations paisibles entre les expatriés nigérians et les autochtones, nonobstant les légers et inévitables accrochages.

Hadzranawé, d’un point de vue stratégique, est nanti de la présence en permanence des patrouilles de la garde présidentielle et de l’aéroport. Un des rares atouts pour ce quartier.

Les étrangers y ont acquis des maisons, et maintenant cette partie de Lomé est comme une partie du Nigéria en plein de cœur de Lomé. Avec un peu d’attention, ces nigérians peuvent au moins rendre vivable, cette terre d’accueil.

A.L