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Un an après le drame de Wacem, rien n’a évolué

Togo - Societe
La déception était grande et lisible sur les visages de la vingtaine d’employés et ex-employés des usines de WACEM et de FORTIA ce mardi au cours de la conférence de presse qu’ils avaient animée à Lomé pour présenter la situation qui prévaut au sein de ces deux (2) sociétés minières.
Six (6) mois après la signature d’un accord entre eux et le gouvernement intervenu en janvier dernier, à la suite d’une grève lancée par le Syndicat démocratique des mines (SYDEMINES), en octobre 2015, leur condition de vie et de travail n’a pas changé au sein des deux (2) sociétés minières. Le drame est le même et ils estiment être abusivement floués dans leurs droits de revendiquer de meilleures conditions de travail.

« Après 6 mois, rien n’est fait et malgré le peu qui est fait, nous avons de la migraine. Bon nombre d’entre nous se sont retrouvés expulsés de leurs logements et pour certains, leurs enfants sont déscolarisés», dénonce Sédonou Kodjovi, délégué de SYDEMINES.

A cette déception vient s’ajouter leur incompréhension face à l’attitude du gouvernement à ne pas répondre à leurs revendications et aux cris d’appel au secours qu’ils lancent depuis un moment.

Par un accord signé entre les délégués du personnel et la direction de Wacem sous l’égide du ministère de tutelle, il a été défini les obligations de chaque partie protagoniste de la crise au sein des deux (2) entités industrielles en janvier dernier. L’accord tournait essentiellement autour des points de la régularisation et de la régulation durable des contractuels de Wacem, l’assurance maladie pour les travailleurs de WACEM, les mesures de santé et de sécurité sociale, la mise en place d’un audit indépendant, de la grille d’avancement et des engagements. Seulement, une disposition a été insérée dans l’accord signé par les parties protagonistes et est majoritairement rejetée par les employés.

« Je voudrais rappeler ici que dans cet accord, une disposition a été prise et insérée, disposition qui ne faisait pas partie de nos points de revendication. Cette disposition prévoyait que notre employeur peut licencier les travailleurs contractuels qu’il ne désirerait plus. Donc, à ce jour, l’accord qui devait porter sur l’amélioration des conditions de travail et de vie de nous les travailleurs est devenu un accord qui s’est retourné contre nous les travailleurs », constate le délégué.

Conséquence de la mise en application de cette clause, près de 700 travailleurs ont été abusivement licenciés par les deux (2) usines dont 600 pour WACEM et 100 pour FORTIA.

« Tout ça parce que nous avons cherché à avoir de meilleures conditions de travail et de vie. Tous nos collègues qui ont été licenciés abusivement sont à la maison à ce jour », déplore Sédonou Kodjovi.

Face cette situation, les victimes de WACEM et de FORTIA se retournent vers le gouvernement auquel ils lancent un appel pour leur venir en aide. Ils demandent au gouvernement de revoir les clauses de l’accord afin de remédier à cette « injustice » et de faire le bilan de l’exécution de cet accord en termes de résultats.

« 600 travailleurs à la maison, c’est 600 familles qui sont affamées tous les jours. Nous attendons du gouvernement la protection sociale, pas l’insécurité sociale comme ce que nous visons aujourd’hui à Tabligbo. Nous qui travaillons dans ces usines sommes des fils de ce pays et s’il faut que quelqu’un nous protège de l’investisseur et du capitaliste, c‘est le gouvernement ».

Pour rappel, le 30 juin 2015, un accident mortel provoqué par l’explosion d’une citerne à fuel a causé la mort de six (6) travailleurs de WACEM, et le 16 juin dernier, un incendie de la même cuve a été recensé toujours à WACEM.

DBD