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CAR : Le Bélier noir aux idées obscures toujours dans ses manœuvres de filouterie politique

Togo - Politique
Il ne lâchera jamais prise, pour lui, c’est une question de vie et de mort. Et s’il faut user de toutes les méthodes, même les plus viles pour parvenir à ses fins, il est disposé à le faire. Et pourtant, il se fait passer pour le chantre du dialogue, sauf que dans son propre parti, il a recours à des méthodes peu orthodoxes pour évincer ses disciples de la tête du CAR. S’il existe un homme sur la scène politique togolaise qui met son intelligence légendaire au service du mal, des causes perdues, des entourloupes, de la manipulation, des compromissions, c’est bien celui qui se définit lui-même comme « Président fondateur », Apollinaire Yawovi Madji Agboyibo.
A plus de 75 ans, au lieu de prendre tranquillement sa retraite politique, il est décidé à semer la zizanie dans son propre parti, quitte à le disloquer.
La crise au CAR, déjà en panne sèche, a franchi une nouvelle étape le week-end dernier. Dans ses manœuvres légendaires et obscures pour évincer de la tête du parti Me Paul Dodji Apevon, le « Président fondateur » a fait convoyer à Lomé certains responsables fédéraux du CAR pour délivrer un message au cours d’une rencontre le samedi 18 juin à Lomé. Au cours de cette comédie de rencontre où les soi-disant 33 présidents de fédérations n’ont pas été autorisés à poser la moindre question, une déclaration a été rendue publique par un présidium soigneusement composé par le bélier noir lui-même sommant Me Paul Dodji Apevon de convoquer un congrès dans un délai d’un mois.

Après avoir sabordé toutes les instances de décision du parti avec son titre de président d’honneur, Me Yawovi Agboyibo, l’avocat qui baigne dans l’illégalité ambiante, est passé à une vitesse supérieure en manipulant quelques personnes à sa solde qu’il a convoyées à ses frais à Lomé pour lire une déclaration. Et pourtant, il sait mieux que quiconque les termes de l’article 48 des statuts du CAR qu’il a dirigé 18 ans durant sans congrès et qui se décline comme suit : « Le Président national préside les organes nationaux du parti (Congrès, Conseil National, Comité Directeur, Bureau National, Conférence des Présidents fédéraux). Il établit le projet de l’ordre du jour de ces différents organes, à l’exception de celui des réunions du Congrès et du Conseil National. Le Président National du parti assure le suivi et le contrôle des activités des bureaux fédéraux. Il représente le parti à l’égard des tiers. Il est l’ordonnateur des dépenses du parti ».

La conférence des Présidents tenue à Lomé ce 18 juin a-t-elle été convoquée par le Président National Paul Dodji Apevon conformément à l’article 48 ci-dessus ? Voilà comment le Président-Fondateur foule aux pieds les statuts de son propre parti. Cette réunion est somme toute illégale et les injonctions qui en sont sorties n’engagent que les auteurs, selon un proche d’Apevon qui a ajouté que c’est Me Yawovi Agboyibo qui empêche la tenue d’un congrès depuis plus de trois ans. Les fourberies du Président-Fondateur sont désormais de l’ordre de la pathologie.

En dehors de la question des réformes institutionnelles et constitutionnelles brandie dans un premier temps pour justifier son retour à la tête du parti, un nouvel argument selon lequel Faure Gnassingbé veut céder le pouvoir en 2020 au Bélier noir raison pour laquelle il doit prendre la tête du parti, est désormais avancé pour doper ses partisans qui font preuve d’un zèle inouï et d’une violence à l’égard des partisans de Paul Apevon. La filouterie politique au Togo a dépassé toutes les limites et le cas Agboyibo en est une parfaite illustration.

La crise s’est délocalisée le dimanche 19 juin à Vogan où se tenait une réunion du Comité de préfecture de Vo convoquée par son président Laurent Nuwaga. Les membres du Comité directeur en tournée nationale depuis la désinformation entamée par le Bélier noir étaient sur les lieux pour expliquer les tenants et les aboutissants de la crise aux militants. James Amaglo, Binafame Kohan, Afola Gustave, Moise Koulekpeto, Nyahoho Jean-Baptiste, Avigan Kokou, Kangni Elise sont les membres du Comité directeur dépêchés sur les lieux. Jean-Joel Kissi, député de Vo et membre du Comité de préfecture informé était aussi présent.

Tout s’est bien déroulé sauf qu’à la fin, l’insistance de Jean-Joel Kissi à prendre la parole pour clôturer une réunion qu’il n’a pas convoquée à dégénéré en une bagarre générale. Les images relayées sur les réseaux sociaux en font foi. Un député qui se bagarre avec les électeurs de sa préfecture ? Il faut être un homme de la trempe de Kissi pour le faire. Après un tel remerciement aux siens, il est possible que son mentor le positionne désormais dans son fief du Yoto. La crise au CAR et les dérives du Président-Fondateur, on ne finira jamais d’en parler.

Au-delà du régime RPT-UNIR, le drame du Togo, c’est souvent ces pseudos opposants qui, sachant qu’ils ne parviendront jamais au pouvoir, s’engagent à saboter la lutte en travaillant pour le maintien de la dictature. Le Président-Fondateur est de cette catégorie. Si aujourd’hui des gens comme Paul Apevon, James Amaglo et bien d’autres qui le prenaient comme un dieu, le protégeaient dans toutes ses dérives, ses manipulations, ses deals secrets avec le régime, se décident à l’affronter ouvertement, c’est qu’ils ont pris conscience que leur patron en a fait trop pour retarder l’alternance dans ce pays.

La guerre au CAR n’est qu’un processus de purification. Une étape qui met au grand jour les méthodes d’un homme qui a toujours joué dans l’ombre contre le peuple. La détermination du clan Paul Apevon à ne rien lâcher et l’engagement du Président-Fondateur à revenir par tous les moyens, y compris l’illégalité, promettent une suite sulfureuse à ce feuilleton qui n’en finit pas. Bon à suivre !

Ferdi-Nando (L’ALTERNATIVE)