Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 8:29:50 AM Vendredi, 29 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Programme de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou : Près de 96 milliards de F CFA en mobilisation pour la réalisation de la phase 2 du projet

Togo -
En marge de la 3e réunion du comité d’orientation stratégique Afrique de l’Ouest/ Union Européenne, qui se tient à Lomé pour la première fois, les délégations venues d’Europe et de la sous-région ont effectué ce matin une visite de terrain sur le tronçon Baguida-Avépozo, situé sur l’axe du projet de réhabilitation de la route Abidjan-Lagos, en vue de toucher du doigt les réalités, surtout celles liées à l’ampleur de l’érosion côtière dans notre pays. Le Premier ministre Selom Komi Klassou était accompagné de la directrice du développement au sein de la commission européenne pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest, Mme Carla Montesi ainsi que des représentants des principaux bailleurs de fonds, partenaires du projet.
« A quoi cela servirait-il de réhabiliter cette route si le problème de l’érosion côtière n’est pas résolu ? ». Cette interrogation du Premier ministre Selom Komi Klassou, lors de la visite de terrain de ce jour, démontre à suffisance que la composante environnementale du projet préoccupe au plus haut degré les autorités togolaises qui en font un préalable afin d’assurer la survie de la nouvelle route tout en protégeant les populations riveraine de l’avancée de la mer.

Selon le Premier ministre, « la vision du chef de l’Etat n’est pas seulement se concentrer sur la réhabilitation de la route, mais de prendre en compte la protection de la côte. Cette vision est partagée par tous les partenaires car l’actuelle voie est la 3e, deux étant déjà englouties dans la mer. Alors, il faut faire un investissement judicieux pour régler aussi le problème de l’érosion côtière, de soulager les populations riveraines et de réhabiliter la voie pour faciliter la fluidité et aller vers l’intégration réelle des peuples dans l’espace UEMOA et CEDEAO ».

A Dewoevi-Kopé, étape palpable des effets de l’érosion côtière, le Premier ministre et sa suite ont constaté de visu les dégâts. « C’est impressionnant de voir que depuis quelques années, notre pays est menacé, tout comme la plupart des pays côtiers du monde, sous l’effet conjugué du réchauffement climatique mais également sous l’emprise d’un certains nombres de paramètres », a déclaré le Premier ministre face à ce constat.

Le chef du gouvernement et sa suite ont reçu à cette étape des explications concernant les travaux programmés dans le présent projet pour limiter les effets de l’érosion côtière. Il est prévu, à cet effet, la construction d’ouvrages d’enrochement, soit 28 épis de protection sur une distance de 13 kilomètres, allant du village Katanga à Gbodjomé. Aussi, pour accélérer la sédimentation, en stabilisant le courant sur le littoral, un rechargement de sable sera effectué sur la zone de pose des épis. Selon les études techniques du projet, les 28 épis sont destinés à ralentir l’érosion de la côte et le rechargement en sable des casiers ainsi formés contribuera à la stabilisation du littoral togolais.

Quant à la construction de la route, deuxième phase du projet de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou et de la facilitation des transports sur le corridor Abidjan-Lagos, elle concerne le dernier maillon manquant des quatre grandes sections de la partie togolaise comprise entre Avepozo et Aneho, soit une distance de 29,75 km. L’ancienne voie de 7 mètres sera élargie en deux voies de 9 mètres dotées de passerelles aériennes pour faciliter la traversée aux piétons.

Cette réhabilitation complètera donc les trois premiers tronçons réhabilités en 2010 et 2013 entre Aflao et le Rond point du Port, le Rond point du Port à Avépozo et Aného à Sanvee Condji.

Outre ces deux grandes composantes que sont la protection de la côte et les travaux de construction de la route, il est prévu d’autres aménagements connexes, des mesures de facilitation du transport notamment.

Estimé à 147 millions d’euros, environ 96 milliards de F CFA, le présent projet a reçu le soutien de plusieurs bailleurs de fonds portés par la Banque africaine de Développement (BAD). Le plan de financement de ce projet est encore à l’évaluation jusqu’en décembre 2016 par les bailleurs de fonds. Leur approbation ouvrira la voie à la réalisation des travaux.

Le gouvernement togolais peut toutefois déjà compter sur l’accompagnement de l’Union européenne. La banque européenne d’investissement (BEI) aussi participera au financement du projet à hauteur de 32,8 milliards de F CFA. Les autres partenaires financiers, notamment la BAD, par un prêt 21,55 milliards de F CFA, le fonds mondial pour l’environnement (FME), l’UEMOA, etc. se répartissent le reste tandis que le Togo contribuera pour sa part à 1,71 milliard de F CFA.

L’engagement de l’Union européenne a été réaffirmé ce matin par Mme Carla Montesi, directeur pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest au sein de la Direction pour le Développement de la Commission européenne. « Nous avons décidé d’utiliser une partie des fonds qui sont destinés à la coopération régionale pour soutenir ce projet de protection côtière ici au Togo, pour combler et assurer la protection côtière entre Lomé et Cotonou. C’est un engament régional des institutions de la CEDEAO et de l’UEMOA pour mettre à disposition des fonds pour compléter ceux qui sont destinés au financement de la réhabilitation des routes et des travaux qui nous amèneraient à la protection de l’érosion côtière », a-t-elle déclaré.

Une mission composée des représentants de la Banque africaine de développement (BAD), la commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Union Européenne (UE) avait déjà séjourné dans notre pays du 14 au 24 mars 2016. Elle avait examiné et validé le projet de réhabilitation et de dédoublement du tronçon Avepozo-Aného et les travaux de la protection de la côte par la construction d’ouvrages de protection.

« C’est réjouissant de constater que tous les partenaires du projet ont pris la mesure et que, sous peu, les travaux pourront commencer pour régler le problème, du moins pour atténuer les problèmes de l’érosion côtière mais également pour voir la réhabilitation de la voie du Port à la frontière Sanvi Kondji », a confié le Premier ministre à l’issue de la visite.