Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 8:32:03 AM Vendredi, 19 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Le CADERDT ouvre les yeux des députés sur l’état des secteurs sociaux au Togo

Togo - Societe
A la suite du doublement des recettes publiques entre 2009 et 2014 (252 milliards à 505 milliards), les allocations de l’Etat en faveur des secteurs sociaux ont connu une hausse de 77,4%, passant de 84 milliards à 149 milliards. Malgré cette hausse, le financement public en faveur des secteurs sociaux ne représente qu’en moyenne 28,1% du budget général alors que la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) a prévu une allocation de 38,6%. De plus, il est observé des taux d’exécution des investissements sociaux de 92% à 30% sur la période allant de 2009 à 2014.
C’est entre autres les résultats que révèle l’étude de l’analyse du budget de l’Etat sur les secteurs sociaux, présentée ce mercredi à Lomé aux députés par le Centre autonome d’études et de renforcement de capacités pour le développement du Togo (CADERDT), a constaté l’Agence de presse Afreepress.

Présent à l’ouverture de cette rencontre avec les députés, Dr Isselmou Boukhary, Représentant résident du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) qui a financé cette étude, a fait plusieurs observations.

« Malgré la croissance économique que connaît le Togo ces dernières années, force est de constater que des inégalités et des poches de vulnérabilité persistent. Selon les données du Questionnaire unifié des indicateurs du bien-être réalisé en 2015 (QUIBB 2015), l’incidence
de la pauvreté a certes baissé passant de 61,7% en 2006 à 55,1% en 2015 mais cela veut dire encore que plus de la moitié des Togolais vivent sous le seuil de pauvreté avec une forte majorité vivant dans les zones rurales », a-t-il déclaré.

Cette enquête, selon lui, montre aussi que la pauvreté tente de s’urbaniser comme l’illustre l’augmentation de l’incidence de pauvreté à Lomé passant ainsi entre 2011 et 2015 de 28,5 % à 35%, soit une augmentation de 6%. « Plus grave, l’extrême pauvreté a augmenté de plus de 9 points à Lomé pendant qu’à l’intérieur, il va de 4,6% en 2011 à 14% en 2015 », a-t-il souligné.

« Ces quelques chiffres justifient l’importance que revêt l’urgence de promouvoir un financement plus important en faveur des secteurs sociaux et des populations les plus défavorisées. Une prise en compte plus important des secteurs sociaux dans les financements publics peut permettre de renforcer le capital humain et ainsi de contribuer à un développement socio-économique réel, tant au niveau local qu’au niveau national », a conclu le responsable de l’UNICEF au Togo.

« L’accès aux services sociaux de base, en l’occurrence les soins de santé, l’éducation, la protection sociale, l’eau et l’assainissement est nécessaire pour le mieux-être des populations mais aussi reste indispensable à tout développement harmonieux. C’est la raison pour laquelle, nous, élus du peuple et artisans du budget de l’Etat, devons veiller à ce que ces préoccupations occupent une place de choix dans l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens en général, et celles des plus vulnérables en particulier doit être notre souci quotidien », a indiqué pour sa part le 4ème vice-Président de l’Assemblée nationale, Dr Etienne Baritsé.

Selon Odilia Birénam, Directrice exécutive du CADERDT, l’Etat togolais doit poursuivre les réformes de l’administration fiscale et de la politique budgétaire, renforcer les capacités techniques des cadres des ministères pour une meilleure programmation budgétaire, créer des
cellules chargées de la passation des marchés et de renforcer le dispositif institutionnel de coordination des politiques de développement.

Cet exercice à l’endroit des représentants du peuple est le deuxième du CADERDT, après les responsables différents ministères concernés par les secteurs sociaux. La présentation des résultats de cette étude va se poursuivre avec les représentants des Organisations de la société
civile.

Créé à l’initiative du gouvernement togolais avec l’appui de la Fondation pour le renforcement de capacités en Afrique (ACBF), le CADERDT a pour objectif de renforcer les capacités pour la formulation, pour la mise en œuvre et le suivi des politiques nationales de développement, en vue de promouvoir une croissance économique inclusive et durable. Les activités sont essentiellement les études et la recherche, la formation, le dialogue et la dissémination des connaissances qui contribuent à améliorer les compétences des acteurs nationaux.

Telli K.