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Juin 2012 – juin 2016 : L’histoire se répétera-t-elle ?

Togo - Politique
La question peut paraître banale, mais elle vaut tout son pesant d’or dans la mesure où, pour la plupart des observateurs de la scène sociopolitique aujourd’hui, l’opposition a besoin de la mobilisation du peuple togolais pour obliger le RPT/UNIR à opérer les réformes.
Après la mobilisation test le samedi 21 mai dernier, les projecteurs sont tournés vers le 4 juin, c’est-à-dire ce samedi pour le second round. La population est, une fois encore, invitée à manifester son désir de voir les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales s’opérer à travers une marche de protestation pacifique dans les rues de Lomé.

Déjà, des voix s’élèvent et appellent les Togolais à se lever comme un seul homme pour exiger les réformes prescrites par l’Accord politique global (Apg). Du coup, des gens se rappellent 12 juin 2012 à Lomé, où la gigantesque mobilisation des populations lors de la marche organisée par le Collectif « Sauvons le Togo » (CST), a fait trembler le pouvoir de Faure Gnassingbé.

Puisque c’est en juin, l’on se demande si l’histoire peut être répétée. D’aucuns diront d’emblée que le contexte n’est pas le même. Mais la soif des Togolais de voir l’alternance se réaliser dans ce pays, reste intacte. Plusieurs sondages l’ont déjà démontré avec des chiffres à l’appui.

Environ 500 milles togolais (selon le CST) étaient dans les rues ce 12 juin 2012. Le point de chute de la marche était le carrefour Dékon. Un chiffre qu’avait balayé du revers de la main Gilbert Bawara, à l’époque ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales. Selon ce dernier, ce carrefour ne pouvait pas contenir un tel nombre.

Cela était devenu une guerre de chiffre entre les organisateurs de la manifestation et le gouvernement qui, en réalité, tremblait à la vue de cette mobilisation. Selon des indiscrétions, un remue-ménage s’est emparé du régime de Faure Gnassingbé à qui la rue avait commencé par dicter sa loi.

Comme la dictature dos au mur, réagit toujours brutalement, la solution finale trouvée par le régime cinquantenaire était la répression sauvage qu’on a décrétée contre ces centaines de milliers de Togolais qui s’étaient rassemblés à ce carrefour. Arrestations arbitraires, bastonnades jusque même dans les maisons, usage excessif de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc et même des balles réelles, course-poursuites lancées contre les militants de l’opposition jusque dans leur dernier retranchement, tout cela avec leur lot de blessés et de morts.

Malgré tout cela, le CST et ses militants ont demeuré pendant longtemps la bête noire du régime, jusqu’au jour où une rocambolesque affaire d’incendie des grands marchés de Kara et de Lomé éclata en janvier 2013. Puisqu’il fallait à tout prix décapiter le CST qui poussait des ailes.

Voilà pourquoi, selon de nombreux analystes, il faut encore une telle mobilisation. Le 4 juin prochain sera-t-il ce jour ? Dans tous les cas, la mobilisation populaire, comme l’a indiqué samedi dernier Me Isabelle Améganvi, 2e Vice-présidente de l’ANC, est toujours venue à bout des dictatures.

L’histoire se répétera-t-elle le 4 juin ? On attend de voir.

I.K