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L'accord RPT-UFC/Six (06) ans après : Un attelage qui laisse son avenir derrière lui

Togo - Politique
Le 26 mai 2010, le Rassemblement du peuple togolais (RPT) et l’Union des forces de changement (UFC) signaient un accord qualifié à l’époque d’historique. Demain jeudi, cela fera six (06) ans que les promesses tardent à se traduire dans les faits.
La "paix des braves". C’est le qualificatif donné à cet accord intervenu entre deux fils des présidents le 26 mai 2010. Les recommandations portent essentiellement sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles.

Selon les signataires, surtout l'Ufc qui en a fait une bible et le crie sur tous les toits, l’accord changera le quotidien des Togolais et permettra d'opérer les réformes constitutionnelles et institutionnelles en six (06) mois, à compter de la date de sa signature. Mais plus les années passent, plus la désillusion devient totale, et le doute entier dans les esprits qui croyaient à un possible changement.

Rien ne fit. Ce qui a donné raison à ceux qui ont vu en cet accord, une supercherie. Pour ces derniers, il est difficile voire irréalisable pour ce régime d’opérer les réformes voulues par l’ensemble des Togolais.

On se rend compte finalement que ce sont les signataires de cet accord qui bénéficient de ses fruits.

Et les faits sont là. Les concertations, les dialogues enclenchés pour amener le pouvoir en place à opérer les réformes se sont heurtés à un marché de dupe. Le plus consternant, le régime cinquantenaire fait porter le chapeau à l’opposition plus principalement à l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et ses alliés de ne pas vouloir les réformes.

Gilchrist Olympio, président national de l’UFC et acteur clé de cet accord est devenu muet et se plaît à être exhibé par le pouvoir lors des manifestations publiques. Son parti est devenu une coquille vide puisque les ténors du parti ont abandonné le président national car ayant senti dans cette alliance une manière de saborder la lutte pour l’alternance. De sept (07) ministres au départ, le parti n’a que trois (03) dans l’actuel gouvernement.

Ces derniers ne sont plus visiblement préoccupés par le quotidien des Togolais ou la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles. L'essentiel pour eux, c'est "manger". Le cas d'Elliott Ohin qui hérite d'une coquille vide à la Primature, révèle son désir de se maintenir dans le gouvernement, afin de se remplir la panse. Tant pis pour la majorité des Togolais qui tire le diable par la queue.

En réalité, c’est un arrangement personnel que le fils du père de l’indépendance a fait sur le dos du peuple. Sinon, comment comprendre que Gilchist Olympio se tait devant la volonté du régime de ne pas opérer les réformes ? Il peut même menacer de résilier l’accord afin d’amener le RPT devenu UNIR au respect des clauses du contrat. Mais il semble se plaire dans le rôle de trophée de guerre dans lequel le régime l’a confiné.

Cela est révélateur du deal entre l’UFC et le RPT. Puisqu’aujourd’hui, le parti se dit satisfait de cet accord, malgré les réformes constitutionnelles et institutionnelles restées en suspens.

13 janvier devenu journée de recueillement, Provonat, les états généraux de la presse, voilà, entre autres, ce que brandit l'Ufc comme acquis de cet accord.

« Tous ces facteurs témoignent que depuis le 26 mai 2010, les autorités togolaises ont pris en compte les objectifs de l’Accord signé ce jour-là », lit-on dans le bilan présenté par l’UFC lors du 5ème anniversaire de l’accord le 26 mai 2015.

Et de ménager le pouvoir en place : « Le gouvernement, qui est le coordonnateur du développement national ne peut faire que ce qui est possible dans cette perspective. Le possible a été fait. Ce qui reste à faire confirme la validité de cet Accord pour les prochaines années ».

On ne sera donc pas surpris si ce jeudi, 6ème anniversaire de l’accord RPT/UFC, le parti de Gilchrist Olympio affiche encore un curieux satisfecit. Ainsi, va le « changement » voulu par le fils du père de l’indépendance, Gilchrist Olympio et du fils du père de la nation, Faure Gnassingbé.

Comme on peut le voir, l'accord RPT-UFC est devenu un attelage qui laisse son avenir derrière lui. Le silence de l'Ufc qui se dit encore de l'opposition, malgré la déchéance constatée sur le plan sociopolitique, montre que rien ne viendra de ce "mariage" qui puisse soulager les Togolais.

A.G