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Désordre et abus de pouvoir à l’INFA de Tové : A quand l’intervention du Colonel Agadazi pour remettre les pendules à l’heure ?

Togo - Societe
A l’institut de Formation Agricole(INFA) de Tové, la situation que nous dénoncions dans notre livraison numéro 445 du jeudi 07 avril 2016, continue de prévaloir. Les fameuses notes de service portant redéploiement jugé arbitraire, ne sont toujours pas rapportées ; l’ingénieur adjoint d’agriculture M. Ossacre Asitecu demeure chef des gardiens, l’aide comptable Tengue continue d’opérer dans le poulailler en servant de la nourriture aux volailles, les rapports entre l’agent comptable et le nouveau DG, Mr Soedji Kokouvi demeurent plus que jamais tumultueux du fait de la propension de ce dernier à se comporter à l’institut comme un souverain indépendant sur un territoire conquis. A Tové donc, les choses vont de mal en pis.
Le capitaine de bateau, comme le nouveau Dg aime se faire appeler, s’absente les vendredis de son poste sous le prétexte fallacieux que sa famille se trouve à Lomé et qu’il doit tout le temps y rencontrer le ministre pour recevoir des instructions. D’après nos informations, il quitte l’institut les vendredis pour ne rentrer que les lundis ou mardis. Pendant son absence, l’institut reste aux mains du directeur administratif et financier (DAF) qui de son côté, s’imposerait comme le tout puissant devant qui, tout genoux doit fléchir. Les mêmes sources indiquent que le DAF, pendant l’absence du directeur général, joue en effet à lui seul, le rôle non seulement de ce dernier, mais aussi de celui du Directeur des études, du comptable, du caissier et de l’économe. Ce dernier de ce fait, ne ferait que se divaguer dans la cour lorsqu’il est fatigué de se prélasser dans son fauteuil en cuir au bureau. Comme si cela ne suffisait pas, tout comme le DG, le DAF pendant l’absence de ce dernier, s’accapare de la direction des projets, ordonne des dé- penses et les décaissements dont il s’occupe lui-même des justifications en même temps. Au nom de quoi, dans la gestion des affaires publiques, un responsable fût-il un DG ou un DAF, est-il autorisé à être juge et partie ?

Sur le plan académique, le mécontentement gagne les élèves ou les étudiants (c’est selon) du fait du déroulement et de la programmation des cours qui laissent à dé- sirer alors qu’ils se trouvent à la veille des examens de fin de cycle. A en croire les sources proches de l’INFA de Tové, les élèves de l’institut, ont pour cette raison failli boycotter les séances d’évaluation ou des travaux pratiques qui auraient finalement démarré lundi dernier, non sans peine. A ce jour, les inscriptions des élèves aux différents examens ne sont pas encore versées à l’OBTS et à la DECC, ce qui suppose des pénalités à infliger à l’INFA. Pour les travaux pratiques, les étudiants sont obligés de se mettre à plus de 80 dans une salle sans micro. D’où l’indignation des formateurs qui préfèreraient opérer plutôt avec des groupes restreints. Pour exprimer leur colère et leur ras-le- bol, ils n’ont pas hésité de couvrir des murs de graffitis pour le moins salissants pour l’image du DG.

Plus grave, d’après des indiscrétions, rien n’arrête plus le nouveau DG. Au comble de l’usurpation et de l’accaparement des prérogatives de certains agents dans lequel il semble se complaire, il pousse l’outrecuidance jusqu’à effectuer lui-même les achats des produits d’entretien, du maïs, de piments et des oignons en lieu et place de l’économe de l’INFA, sous le regard stupéfait des fournisseurs. A Tové, où le fait défraie sérieusement la chronique, on se pose la question de savoir si c’est cela, les instructions que Dr Soedji Kokouvi pré- tend recevoir du Ministre Agadazi et de ses proches collaborateurs qu’il se targue de consulter avant la prise de toute initiative à l’INFA.

Au regard de ce qui pré- cède et des tas d’informations déshonorantes et avilissantes qui circulent sur le nouveau DG que nous taisons par décence et sur lesquelles nous pouvons revenir allègrement à tout moment, une mise au point s’impose : si pour un directeur d’institut, il n’y a aucun mal à redéployer son personnel, rien ne permet non plus à ce dernier d’humilier des agents en les affectant comme c’est le cas présentement à Tové, à des postes auxquels leur qualification ne prédispose.

Un ingénieur adjoint d’Agriculture qu’on transforme en un vulgaire chef des gardiens sans cahier de charge, un aide comptable qu’on charge de servir des nourritures aux volailles alors que l’Etat a cruellement besoin de ces compétences dans d’autres services, c’est du gâchis et c’est également faire entorse à l’orthodoxie administrative dans un pays où par manque de moyen, l’Etat peine à recruter de nouveaux fonctionnaires en remplacement de la masse qui, chaque année part à la retraite. Nous ne parlons même pas encore de l’outrage fait à l’agent comptable qui, pour l’heure, prend son mal en patience en attendant son heure. Personne ne suit des cours d’agronomie ou de comptabilité pour devenir chef des gardiens ou serviteur des volailles. Il ressort également de nos investigations qu’à l’INFA de Tové, il n’existe aucune manière de procédure financière et comptable susceptible de garantir une gestion saine. Ce qui ouvre donc largement le boulevard à l’amateurisme et à l’opacité de gestion avec toutes les conséquences néfastes à redouter pour cet institut qui renait difficilement de ses cendres. Le fait pour un DG de jouer en même temps le rôle d’ordonnateur et d’exécuteur de dépenses ne répond à aucun principe de gestion. Sur la question, nous défions quiconque d’apporter la preuve contraire.

Par ailleurs, il aurait retiré les contrats de maintenance des ordinateurs et des climatiseurs dans une localité où l’énergie électrique est instable. Plus grave, depuis son arrivée, les séminaristes qui séjournent au centre pour diverses activités, menaceraient de ne plus y revenir pour la simple raison que la restauration n’est plus à la hauteur des frais versés à l’institut pour ce faire. Autre manquement, les redevances dites « INAM » du personnel ne seraient également plus versées à qui de droit. Conséquence : les agents de Tové se heurteraient à des tracasseries indescriptibles dans les centres de santé. Pour les raisons évoquées dans notre livraison citée référence, le budget de l’INFA n’est toujours pas élaboré à ce jour. « Au lieu de s’attaquer à ces dossiers brûlants, le DG ne fait que penser à sa porche » nous confie un agent visiblement dépassé par les événements.

On se rappelle que lors de la campagne présidentielle du scrutin du 25 Avril 2015, de passage à Tové, le candidat Faure Gnassingbé a promis faire de l’INFA un institut qui formera des étudiants jusqu’au niveau LMD, voire plus. En envoyant un tel DG à l’INFA, beaucoup se demandent si le ministre Agadazi ne s’est pas trompé sur la vision du chef de l’Etat pour cet institut.

Les regards se tournent donc vers le ministre Agadazi en vue de prendre ses responsabilités pour arrêter l’hémorragie et sortir l’INFA de la descente aux enfers que cet institut est en train de vivre sous le nouveau DG, en mettant comme on dit « de l’ordre dans le désordre » . Une fois encore, il se pose avec acuité le problème de l’enquête obligatoire de moralité et de profil avant la nomination des cadres à des postes de responsabilité dans l’administration togolaise. Sur la question, le ministre Agadazi doit se sentir interpellé.

L.L (Flambeau des Démocrates)