L’édition 2016 du 1er mai s’annonce très mal pour les sérigraphistes qui, normalement, donnent la couleur à cette fête des travailleurs à travers leur magnifique décoration des Polo, des casquettes, des banderoles, des T-shirts, des tissus à l’effigie des sociétés, des entreprises, des syndicats et des établissements.
Dans quelques ateliers de sérigraphie visités, l’affluence est faible et les commandes se font rares. Pour Tahui, un sérigraphiste dans le quartier Djidjolé (Lomé), cela est peut-être dû à la crise économique que connaît le pays actuellement.
« La fête de 1er mai s’annonce mal chez nous. Au niveau des commandes, on gère comme ça vient. Si elles sont beaucoup, on travaille d’arrache-pied pour pouvoir satisfaire les clients. Mais il faut reconnaître que l’affluence est faible cette année par rapport aux années précédentes. Ce qui n’est pas étonnant, notre pays traverse depuis un bon moment une crise économique, et elle s’accentue chaque année, ce qui fait que nos clients n’ont pas assez de moyens pour passer les commandes », a-t-il indiqué.
Visiblement, il n’est pas le seul à subir cette situation de vaches maigres. Le même son de cloche se fait également entendre chez son confrère Kondo Yao, un autre spécialiste de l'imprimerie par sérigraphie qui réside à Hédjranawoé.
« Les gens ne viennent plus comme avant compte tenu du manque de moyens financiers. Mais par la grâce de Dieu, on est dedans comme ça. Sincèrement, c’est au moment de 1er mai que les clients multiplient les commandes. Mais cette année, la commande se fait désirer», dit-il avec un air affligé.
Mais si Tahui et Kondo Yao justifient cette situation par la crise économique que traverse le pays, Gérôme, quant à lui, pense plutôt que c'est la rude concurrence sur le marché de la sérigraphie qui en est la cause.
A l'en croire, depuis un certain moment, les ateliers de sérigraphie prolifèrent comme une traînée de poudre dans la capitale et donnent lieu à une concurrence sans précédente dans le secteur.
« Cette année, les commandes se font désirer (...). Les ateliers de sérigraphie se propagent un peu partout dans la ville. Ce qui fait que nous sommes très nombreux sur le marché. Nos apprentis ont aussi leur petit atelier de sérigraphie chez eux à telle enseigne que nous n’arrivons plus à gagner le marché comme avant. Maintenant, c’est la concurrence qui dicte sa loi dans le secteur », explique-t-il.
En tout cas, il faut reconnaître que cette année, l'engouement est faible et tous les sérigraphistes contactés ne disent pas le contraire, même si les raisons de cette faible affluence varient d'un sérigraphiste à un autre.
AKG (stagiaire)
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