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Cheptel: les éleveurs maliens dénoncent le "mépris des autorités"

Mali - Societe
Le Syndicat National des Eleveurs Laitiers et Producteurs de la Viande du Mali (SYNELPROV), est monté au créneau le weekend dernier pour crier son ras-le-bol, face au "mépris des autorités " à l’endroit de leur secteur d’activité.
Le Syndicat National des Eleveurs Laitiers et Producteurs de la Viande du Mali (SYNELPROV) a dénoncé lors d’une rencontre avec les médias, le manque d’accompagnement du gouvernement malien en leur faveur. Selon Barou Fall, président du syndicat, "l’absence d’une vraie volonté politique d’élevage plombe les espoirs des éleveurs et présage d’une "disparition progressive " de ce joyau de l’économie nationale ".

En s’appuyant sur la campagne 2014-2016, le SYNELPROV indique que sur les 5 milliards de FCFA de subvention promis par l’Etat aux éleveurs, seulement 67,7 millions ont été versés. Pour la campagne 2015-2016, en cours aucune subvention publique n’a été accordée. " Le drame, c’est que l’Etat continue à dire partout qu’il a accordé 5 milliards de subvention aux éleveurs ", s’offusque-t-il.

Outre ce problème financier, les éleveurs ont évoqué la question sécuritaire. Leurs bétails sont en proie à des incidents meurtriers avec les agriculteurs, aux vols, mais aussi les conflits liés à la "mauvaise délimitation des chemins de passage des animaux". Sur les questions sanitaires, on décrit « le coût des médicaments vétérinaires et les prestations des praticiens très élevés ".
En plus d’être chers, des médicaments de qualités incertaines vendus sur le marché ne sont pas préalablement vérifiés par les services techniques.

"Face au manque d’aménagement de zones de pâturage, les éleveurs conduisent leur bétail en Côte d’Ivoire ou en Guinée. Et beaucoup ne reviennent plus au Mali ", regrette Mr Fall.

Parent pauvre du secteur agricole malien, le potentiel du pays en termes d’élevage, n’est pourtant pas des moindres. Selon le Syndicat National des Eleveurs Laitiers et Producteurs de la Viande du Mali, le pays compte 10 millions de bovins, 31 millions de caprins et d’ovins, 900.000 camelins et 35 millions de volailles.
Le Mali est donc le premier pays d’élevage de l’UEMOA et le deuxième de la CEDEAO après le Niger. L’élevage contribue à hauteur de 10% du produit intérieur brut (PIB) et de 15% des recettes d’exportation du Mali.