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Agbodrafo, la ville vestige

Togo - Societe
Agbodrafo, l’ancienne citée portugaise à l'époque esclavagiste, est de nos jours, une ville remplie de vestige historique à cause de son rôle de porte de départ des esclaves vers les Amériques.
Deux vestiges attirent les nombreux visiteurs vers cette ville, ancienne citée portugaise appelée jadis Porto Seguro Agbodrafo fait partie des villes touristiques les plus prisées par les visiteurs étrangers. La ville continue de susciter curiosité et passion de la part de ses nombreux touristes.

A travers son passé et le reste des vestiges qui s’y trouvent, Agbodrafo offre à tout visiteur, une multitude de sites qui retracent le passé colonial de la cité. La ville fait partie désormais de la fameuse "Côte des esclaves" et, à cause des vestiges qui y sont laissés et entretenus à ce jour : "la maison des esclaves" (Slave Home) ou "le puits des enchaînés".

Une visite sur les lieux fait état d'un ensemble de six pièces, qui enferment en leur sein l’histoire de l’esclavage "version togolaise." Son rez-de-chaussée construit sur du plancher conserve sa cave d’antan qui a servi à garder les esclaves enchainés, en attente d’embarquement vers de lointaines destinations. Ce plancher posé il y a près d’un demi-siècle, lui confère un statut symbolique.

A ces symboles historiques s’ajoutent "Gatovoudo", "le puits des enchainés" qui rappelle les sévices que subissaient les esclaves. "Wood Homé", d’après les locaux, est la maison appartenant à Wood, un commerçant et négrier anglais.

En interrogeant l’histoire, la maison fût construite peu après l’installation à Agbodrafo en 1835 d’une fraction du clan Adjigo chassé d’Aného et conduite par le Chef Assiakoley.

Maison clandestine, la maison des esclaves fut construite par le chef Assiakoley. C’est un bâtiment imposant qui mesure 21,60 mètres de long et de 9,95 mètres de large. Il est composé de six chambres, d’un salon, des couloirs de 1,5 mètre de large et d'une cave de 1,50 mètre de hauteur, sur tout le pourtour de l’édifice.

Bien que l’esclavage ait été aboli, des chefs de village et leurs complices, les esclavagistes, ont continué à faire leur commerce malsain en convoyant de milliers de captifs provenant des localités du Togo, du Bénin, du Ghana, du Burkina Faso, du Niger et du Nigéria.

Une fois arrivés, les esclaves étaient casernés à l’état nature. Là où il était presque impossible de se mettre debout. L’esclave restait assis, accroupi ou couché dans une moiteur indescriptible.

Des explications fournies sur le site par le guide touristique, amène un journaliste de la presse internationale, dont nous taisons le nom à déclarer : "mon cœur saigne parce que, cet endroit mérite d’être connu comme la maison d’esclave de Dakar au Sénégal. Je pense que les Togolais et nous autres qui sommes venus ici, devrions pouvoir en parler".

Il a dénoncé cette complicité des chefs coutumiers et tous ceux qui vendaient leurs frères comme des marchandises.

Situé à une altitude de 10 mètres et à trois kilomètres de l’Océan atlantique, ce site a accueilli des milliers de captifs provenant des localités réparties aujourd’hui entre le Togo, le Bénin, le Ghana, le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria. Ce, malgré les injonctions des puissances occidentales et la surveillance des croisières anti- esclavagistes dans le Golfe du Bénin, après l'abolition de l'esclavage.

Toutes ces victimes transitèrent par la cave de Wood Homé et Gatovoudo, puits des enchaînés où les esclaves prenaient leur ultime "bain de purification" en terre africaine avant leur embarquement vers les Amériques.

L’histoire nous renseigne que depuis l’indépendance du Togo, Agbodrafo a accueilli plusieurs milliers de visiteurs et attend depuis 1999 d’être reconnu comme "patrimoine mondial" par l’Unesco.

L A T