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Bolloré dans la tourmente : Jacques Dupuydauby a-t-il mis sa menace à exécution ?

Togo - Politique
Vincent Bolloré, le milliardaire français à la tête d’une multinationale qui contrôle presque la quasi-totalité des ports de l’Afrique de l’ouest francophone, est dans la tourmente. Il fait l'objet d'une enquête sur les concessions des ports de Conakry et de Lomé au groupe. Une affaire qui fait resurgir les conditions rocambolesques dans lesquelles la société manutentionnaire Progosa du franco-espagnol Jacques Dupuydauby a quitté le Togo.
A l’approche de la présidentielle de 2010, la côte togolaise a été l’objet d’un enjeu électoral. Le Port autonome de Lomé (PAL) a été le cadre d’un tiraillement entre deux français. Il s’agit de Jacques Dupuydauby qui avec sa société Progosa, détenait la manutention au PAL et Vincent Bolloré à la tête d’un groupe éponyme et qui lorgne cette activité très lucrative.

La bataille a tourné à l’avantage du dernier qui s’est appuyé sur son ami Nicolas Sarkozy qui était le président de la République française à l’époque. Il aurait fait pression sur Faure Gnassingbé de faire en sorte que son « argentier » et ami Vincent Bolloré ait le contrôle de la manutention au Port autonome de Lomé.

« Bolloré est sur les rangs. Quand on est ami de la France, il faut penser aux entreprises françaises. », avait dit Nicolas Sarkozy au chef de l’Etat togolais lors du sommet Europe-Afrique qui s’est tenu au Portugal en 2007. Faure Gnassingbé dont les conditions de sa venue au pouvoir était très contestée partout dans le monde et voulant conserver son fauteuil, s’était exécuté. Et le tour est joué.

Les mobiles d'accusations sont vite trouvés. Le Procureur Robert Bakai avait requis contre le franco-espagnol Progossa des cas de « fraudes massives et de détournements de fonds ». Un mandat d’arrêt international a été même émis contre Jacques Dupuydauby. Devant la partialité qui caractérise la justice togolaise, le patron du groupe Progosa a précipitamment quitté le Togo pour s’installer sur sa terre natale à Séville en Espagne. Ses sociétés SE2M et SE3M ont été placées sous administration provisoire confiée à un proche de…Vincent Bolloré !

Scandalisé par la tournure des événements, Jacques Dupuydauby a déclaré : « J’étais encore tout beau il y a dix jours ». Il serait même accusé d’avoir fui Lomé. Faux, avait-il rétorqué et de préciser dans une lettre envoyée à Faure Gnassingbé : « Vous avez été témoin de la présence de mon avion au côté du vôtre, sur l’aéroport de Lomé (...) et plus tard sur l’aéroport de Ouagadougou, puisque nous sommes partis pour la même destination à un quart d’heure d’intervalle afin d’y rencontrer la même personne », a-t-il indiqué.

Depuis la tournure de ses mésaventures au Port autonome de Lomé, Jacques Dupuydauby parle d’une machination politique. Il dit détenir des documents embarrassants sur le Togo. L’heure de la vengeance a-t-il sonné pour le franco-espagnol ?

L’enquête sur le flou qui entoure les concessions des ports africains à Vincent Bolloré, annonce le grand déballage. Une affaire qui, certainement, fera des vagues jusqu’au Palais présidentiel de Lomé.

A.G