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Les Lucioles Bleues, un festival international de littérature francophone se met à l’écoute du temps

Togo - Culture
La 9e édition du Filbleu, festival international de littérature francophone l’ignorance + Les Lucioles Bleues+ est consacrée à la lutte contre l’ignorance. Il se met à l’écoute du temps.
Les portes de la 9e édition du festival international de littérature francophone Les Lucioles Bleues sont ouvertes depuis le 15 mars à Lomé avec l’exposition baptisée "Je vous salue Christiane" de l’artiste togolais Wonanu Kobla dans les locaux de l'Union européenne (Ue) à Lomé.

Afin de donner une dimension internationale au festival, douze (12) écrivains prendront part à l’évènement. Ils viennent du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et de la France.

Dans le cadre de ce festival, quatre villes sont retenues à savoir Lomé, Tchamba, Aouda et Aného par le comité d’organisation eu égard au thème retenu "L’art et la science contre l’ignorance".

A Tchamba et Aouda, villes située à plus de 300 Km de Lomé, les festivaliers ont édifié l'assistance pour la plupart des élèves, sur "le pouvoir des mots", thème de la Francophonie 2016 et "l’art et la science contre l’ignorance" thème de Filbleues 2016 par Kodjo Cyriaque Noussouglo, Coordonnateur national des Clac et Directeur du festival Filbleu. L’orateur a évoqué l’utilité et l’importance de la lecture dans la lutte contre l’ignorance.

A Lomé, c'est Bodi Banche Bodelin, dramaturge togolais qui a présenté son recueil de théâtre " le compte rendu" qui invoque le jugement de l’histoire "juge implacable" sur des dirigeants qui se rendent coupables de mal gouvernance au quotidien dans leur pays. Mis à part la présentation du dramaturge, la comédienne togolaise Ami Akofa Kougbénou accompagnée à la guitare et à l’harmonica par le jeune musicien Patrick Butu, a présenté au public surexcité, "Qui sommes-nous?", un spectacle de slam et de théâtre qui évoque les grandes périodes de l’histoire du continent africain.

Ce spectacle a évoqué le parcours de quelques personnalités africaines comme Nelson Mandela et a insisté sur la protection de l’environnement qui est une nécessité pour la survie de la planète. Des textes de l’auteur américain Donald Grant ont été dits.

La littérature contribue t-elle à changer les mentalités ? Telle était la question qui a réuni le mercredi 16 mars au Goethe Institut de Lomé, les écrivains béninois Barnabé Atavito DATE et Apollinaire AGBAZAHOU devant un public multicolore.

Selon ces auteurs, la littérature est complexe et diverse. Pendant que Barnabé Atavito DATE avoue écrire d’abord pour lui-même, pour AGBAZAHOU, c’est pour ses élèves. Il dit écrire essentiellement pour atteindre un but. Il se donne pour mission de produire une littérature accessible. Il a déclaré privilégier le théâtre pour pouvoir détourner ces derniers des nouvelles technologies et de la "quincaillerie électronique" de ce siècle, les poussant à s’intéresser aux livres. L’auteur estime ainsi être venu à la littérature par stratégie professionnelle.

Barnabe-Akayi, quant à lui, affirme écrire pour désennuyer le lecteur avant de l’emmener vers une compréhension de la tragédie humaine. Il dit placer ainsi en avant le divertissement avant de passer à l’instruction et à l’apprentissage. L’auteur désire écrire pour ceux qui aiment « éprouver leur cerveau » et qui s’interrogent toujours après la lecture d’un de ses livres. (…).

"L’écrivain est une conscience qui par les mots, agit sur les consciences d’un peuple. Lorsqu’il développe dans son ouvrage des thèmes qui surprennent et parfois même choquent certains lecteurs, et qu’il est censuré, cela ne doit pas l’empêcher d’écrire, donc de s’exposer et de s’assumer", dixit Barnabe-Akayi.

Le festival, explique ses organisateurs, se met à l’écoute du temps afin de questionner ensemble avec les créateurs et les scientifiques la question de l’ignorance "cette couche obscure où l’humanité a dormi pesamment son premier âge", comme l’affirmait Emile Zola.

Pour mener le combat contre l’ignorance, le festival veut s’appuyer sur l’alphabétisation des masses. Mais au même moment, le comité d’organisation lance un cri de cœur à l’endroit des gouvernements modernes afin que, ceux-ci fassent en sorte que, l’alphabétisation reste leur priorité. Ceci, pour construire un peuple solide.

"Mais ne nous leurrons pas, un festival n’est qu’une porte d’entrée à la réflexion. Au terme de ces journées, notre satisfaction tiendra lieu de bilan provisoire, car le combat pour les lumières est un combat éternel", confie Kodjo Cyriaque Noussouglo, le directeur du festival.

"La science ne chasse pas seulement l’ignorance, elle élimine, du même élan, tous ses succédanés et ses appendices : elle met fin à la superstition, à la magie, à la sorcellerie, au primitivisme, à l’archaïsme, à l’anarchie, au désordre. (…). L’homme ignorant est un homme désordonné, désorienté, désespéré. Les arts et les sciences remettent en cause réforment, critiquent, reformulent, reclassent, rééquilibrent, rétablissent, régulent. Les arts et les sciences sont sans conteste des outils fiables de la civilisation", a indiqué M. Noussouglo.

Selon Kangni Alem, directeur artistique du Filbleu, « le 21e siècle est décidément un siècle bien tourmenté. L’actualité récente nous montre à quel point les fanatismes, l’ignorance et l’intolérance de tous ordres menacent l’avenir des hommes. L’ignorance, surtout, qui est à l’origine de discours violents et mortifères qui créent et entretiennent les guerres qui menacent la paix ».

Et d’ajouter "pour nous, la lecture, l’écriture demeurent les armes essentielles dans ce combat".

Le Festival profitera de l’opportunité de ces rencontres et du mois de la Francophonie, pour rendre hommage à l'écrivain ivoirien Bernard Dadié, qui vient de célébrer son centième anniversaire. Récipiendaire le 11 février dernier du premier prix Jaime Torres Bodet de l'Unesco pour l'ensemble de son œuvre, Bernard Dadié, écrivain centenaire, constitue la pointe éclairée de l’humanité, celle qui illustre le combat pour les lumières.