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Quand les dieux se décideront-ils à mettre fin au sacrilège qui leur est imposé à Aného ?

Togo - Culture
Depuis plusieurs années, les clans sont divisés au sanctuaire de Glidji-Kpodji où a lieu la cérémonie de la prise de la pierre sacrée. Une interminable querelle qui tend à désacraliser une coutume séculaire.
La semaine dernière, le prêttre Nii Mantché chargé de la prise de la pierre sacrée est demi de ses fonctions. « Nous vous destituons du poste du prêtre du couvent de la divinité Mama Koley à Glidji-Kpodji », lit-on dans la correspondance qui lui est adressée.

La famille Afanou-Anim qui a installé Nii Mantché sur le trône justifie sa décision par le fait que ce dernier a franchi le rubicond. Il lui est reproché d’avoir « volé » la pierre.

En effet, le 10 septembre 2015, le peuple Guin a encore étonné le monde entier. La pierre a pris la couleur bleue turquoise, la couleur du parti au pouvoir UNIR. Ce qui a stupéfait le public qui a assisté à la cérémonie, la pierre a maculé la main de son porteur.

De plus, certaines prêtresses étaient habillées au couleur bleue turquoise en lieu et place de la couleur habituelle qui est la blanche.

Plus tard, Nii Mantché déclarera qu’il avait caché la pierre car, avait-il dit, certains voulaient l’utiliser à des fins politiques. C’est sans doute voulant laver cet « affront » que Nii Mantché est destitué. Mais ce dernier et ses soutiens ne comptent pas baisser les bras. Ce qui fait redouter une crise à l'avenir dans les couvents de la préfecture des Lacs, qui sont affiliés au sanctuaire de Glidji-Kpodji.

En toile de fond de cette lutte, c’est la politisation des rites ancestraux. En effet, il est reproché aux prêtres leurs accointances avec le pouvoir en place. Aussi, leur avidité face à l’argent est décriée. En conséquence, la coutume est dévalorisée.

Pendant ce temps, les dieux semblent se résigner au sacrilège qui leur est imposé. Se décideront-ils un jour à frapper de courroux les imposteurs qui se sont mués en prêtes traditionnels ? Le temps nous situera.

A.G