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Un vent de sécession souffle sur le Togo Britannique

Togo - Politique
Un vent de sécession souffle sur le Sud-Est du Ghana, une région située sur l’ancien territoire du « Togo Britannique ». La frustration d’être abandonnés par les autorités d’Accra a souvent poussé les habitants des villes du Sud-est du pays, collées au Togo à lancer des idées de sécession sur les médias. Mais cette fois, l’affaire semble sérieuse et un Mouvement dénommé « Homeland Study Group Foundation » et basé à Ho, vient de lancer ouvertement la demande de sécession de ce qu’ils appellent « Western Togoland State » (en français Etat du Togo Occidental).
Le territoire en question (confer image) couvre la Volta Région et une partie de la région Nord-Est du pays, en quittant la ville de Kulungugu jusqu’à Keta sur la côte.35 délégations venues de différentes localités du territoire ont participé à une rencontre mardi dernier dans la ville de Ho, sur ce sujet.

Le groupe en question explique que les populations vivant dans le Togo Britanique (Ouest du Ghana actuel) avaient librement voté lors du réferendum de 1956 pour être unies à la « Gold caost » d’antan, sous la même Constitution, mais que cette union n’a jamais eu lieu. Il rappelle que d’ailleurs, la reine Elisabeth d’Angleterre n’avait pas considéré leur territoire comme faisant partie de l’ancienne Gold Coast devenue plus tard Ghana.

Ils ont dénoncé le fait que les autorités ghanéennes aient voulu nettoyer de la pensée collective ghanéenne l’identité des peuples vivant sur l’ex-Togo Britannique en supprimant toutes les traces de leur histoire dans les programmes scolaires.

« C’est le début d’une synergie d’action d’un groupe de pression pour soustraire le territoire de plus de 50 ans d’un attelage qui n’a pas réussi et qui n’a en rien profité aux populations concernées sur les plans social, économique et sécurité financière », a déclaré à la Rédaction de nos confrères en ligne Graphic Online, Charles Kormi Kudjordjie, le président du groupe sécessionniste qui a tenu à rassurer qu’ils ne comptent pas provoquer des troubles dans le pays, mais qu’ils procéderont de manière « pacifique ».

« Le moment est venu pour mettre en place un plan d’action commun pour rompre avec la servitude, comme d’autres peuples ailleurs l’ont fait face à des autocraties. Nos hommes et femmes sont prêts à dérouler des stratégies pour arriver à nos fins, le plus tôt possible. Ce congrès est le démarrage d’une série d’attaques de missiles sur tous les fronts afin d’obtenir l’indépendance », a déclaré M. Kudjordjie.

Il faut rappeler que le Ghana traverse une période pré-électorale tendue. C’est dans ce contexte que le Chef du village de Nyivé dans la Volta Région , Togbé Kwaku Apasu a lui aussi menacé de faire voter le New Partriotic Party (NPP, opposition), contrairement à leur habitude de voter pour le National Democratic Congress (NDC, au pouvoir). « Nous sommes fatigués des nombreuses fausses promesses que le NDC nous a toujours faites », a lancé sur une radio locale le chef traditionnel qui préfère faire confiance à Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, de la NPP. Il a d’ailleurs menacé que cette fois, ils ne laisseront plus les Togolais venir voter au Ghana pour le NDC, comme ce fut le cas dans le passé.

Et que si la police est incapable de le faire, ils devront le faire eux-mêmes avec les populations locales. Toutes choses qui montrent que la tension électorale vient ressusciter de vieilles rancœurs.

Mensah K. (L’ALTERNATIVE)