Selon lui, il est allé rappeler à ses frères les préceptes de la religion musulmane qui exige qu’on enterre instantanément un cadavre. C’est l’une des recommandations du Saint Coran.
« Jai conduis effectivement une mission à Mango dans le cadre des évènements qui se déroulent depuis plus de deux mois. Nous avons pour objectif essentiellement d’échanger avec les jeunes de Mango et la population de Mango pour voir quelles perspectives trouver pour enrailler pacifiquement le problème qui nous endeuille depuis longtemps. Effectivement, le projet de réhabilitation des aires protégées a conduis à des morts, à des dégradations sérieuses et à l’emprisonnement de certains», a-t-il déclaré.
Mais la délégation a été mal accueillie par les populations qui exigent la libération des détenus, avant l’organisation d’une quelconque cérémonie funéraire.
« Or, on ne peut pas attendre la libération de ceux qui sont en prison. Le représentant des jeunes a été clair, ils ne veulent pas inhumer les corps alors que les parents sont d’accord. Il fallait trouver un consensus entre ceux qui veulent et ceux qui ne veulent pas », a-t-il dit.
Il reconnaît néanmoins, que les jeunes de la localité ont exprimé leur ressentiment en haussant le ton sur la délégation qu’il a conduit. Ces jeunes exigent toujours la libération des détenus, avant l’enterrement de leurs autres frères tombés lors des violentes manifestations survenues dans la ville en novembre dernier.
« La réunion s’est tenue dans la cour du chef de 09H 15 à 12H 30mn. Effectivement, il y avait beaucoup de tensions, ce qui était normal, mais il n’y avait aucune force. Pas de gendarmes, pas de policiers, pas de militaires, c’était nous la population. Nous leur avons prodigué des conseils de sages. Ces jeunes étaient très remontés », a fait savoir M. Natchaba.
Visiblement, Fambaré Natchaba n’a pas aimé le fait qu’on dise qu’il a été « hué » et « chassé » de la ville de Mango.
« Ça, c’est faux et archi-faux et je m’inscris en faux contre ça. Je demande à celui qui a tenu ces propos un débat contradictoire. Et vous ne trouverez personne à Mango pour vous dire que nous avons été chassés. Nous, fils de Mango, chassés de Mango ? Mango appartient à qui ? Personne ne peut nous chasser. Ils ont crié fort ce qu’ils avaient à dire et nous les avons écoutés. La preuve, c’est qu’il n’y a pas eu de heurts. La réunion est allée à son terme, il y a eu une prière finale dite par l’imam de la ville et le Chef a remercié tout le monde », a-t-il pesté.
Celui que le ministre de l’Environnement, André Johnson avait prétendu consulté avant l’exécution de ce projet réfute toute implication et accuse le ministère en charge de l’environnement de s’être mal organisé.
« Aucun natif de Mango ne peut accepter ce qui s’est passé. Le projet a été mal conduit par le ministère de l’Environnement. Aucun cadre de Mango n’a été associé à ce projet », a-t-il déclaré.
Selon ses propos, ce ministère n’a pas cherché à connaître ce que les populations de Mango ont enduré dans le passé avec ce même projet. Pour Natchaba, la décision du ministre a été unilatérale. Lui aussi, à l’en croire, en a été victime, mais a choisi le chemin du pardon.
A la fin de cette réunion, deux délégations ont été formées, l’une pour aller rendre visite aux détenus à Dapaong et une autre pour aller voir le préfet de l’Oti.
Pour l’ancien Président de l’Assemblée nationale, nombreux sont ceux qui souhaitaient que la délégation ne soit pas accueillie et le circulait sur les réseaux sociaux, mais cela n’a été le cas.
Comme solution, Fambaré Natchaba préconise que la justice fasse son travail et, s’il y a lieu de libérer les détenus, que cela soit ainsi. Pour lui, aucune libération ne peut être envisagée sans un procès. Et ceci après l’inhumation. Le problème des aires protégés, selon lui, est un faux problème, car Faure Gnassinbgé a fait suspendre ce projet.
Magnim (stagiaire).
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