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La vision économique du Pr Cheikh Anta Diop est indissociable du cadre fédéral de l'Afrique (universitaire)

Sénégal - Economie et Finances
La vision économique du professeur Cheikh Anta Diop est indissociable du cadre fédéral de l’Afrique, a déclaré samedi à Dakar le Professeur d’économie, Felwine Sarr, Doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Nord du Sénégal).

M. Sarr animait un débat sur la pensée économique du professeur Cheikh Anta Diop organisé par la fondation Rosa Luxemburg et ARCADE à l'occasion du 30ème anniversaire de la disparition du savant sénégalais (7 février 1986).

Selon le professeur Sarr, c'est ce qui explique l'ouvrage célèbre qui est toujours d'actualité de l'égyptologue sénégalais « les fondements économiques et culturels d'un Etat fédéral d'Afrique noire».

De l'avis de M. Sarr, Cheikh Anta Diop avait indiqué que l'Afrique noire recèle la moitié des réserves hydroélectrique du monde, sans compter le potentiel solaire avec un milliard de kilowatts/heure par jour et l'énergie atomique à travers l'uranium.

« Avec cet immense potentiel énergétique, Cheikh Anta pensait qu'il était possible de bâtir l'industrialisation de l'Afrique en se basant sur huit zones économiques », affirme le professeur Sarr.

Sur un autre registre, avance encore Felwine Sarr, le professeur Cheikh Anta Diop prônait un usage raisonné de la dette et des fonds d'investissements par les pays africains. « Le plus important, affirmait-il (Cheikh Anta Diop), c'est la volonté collective de servir le continent africain », rappelle le professeur Sarr.

La pensée économique de Cheikh Anta Diop était intimement liée à l'intégration. Sur ce point, le professeur d'économie Makhtar Diouf de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar a souligné de nombreuses anomalies.

« Si on supprime les droits de douane entre les différents pays de la CEDEAO, il n'y a pas d'échanges entre les pays car les infrastructures permettant d'écouler les marchandises sont inexistantes », déplore M. Diouf.

De plus, souligne-t-il, l'intégration n'est conçue que dans une optique politique. « L'UEMOA par exemple est une occasion pour les chefs d'Etat de caser leurs anciens premiers ministres », affirme Makhtar Diouf.