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'Plus aucun Ivoirien à la CPI'; à quoi joue Allassane Ouattara?

Côte D'Ivoire - Politique
"Plus aucun Ivoirien à la CPI"; a affirmé le chef de l’État ivoirien en marge d'une visite en France, alors que son ancien adversaire est confiné à la Cour pénale Internationale pour le drame post-électoral de 2010 dans lequel il aurait aussi les mains liées. Crainte de la CPI ou désire de protéger son ami Campaoré? Au-delà du fait que les chefs d’États africains ont opté pour le retrait de l'Afrique de la CPI, la déclaration de Ouattara suscite des interrogations.
Alassane Ouattara trouve que la justice ivoirienne est maintenant "opérationnelle" et qu’aucun Ivoirien ne devrait comparaitre à la CPI. Mais le plus controversant c’est que le président ivoirien ne s’inscrit pas dans la logique de ceux qui pensent que cette cour s’acharne de trop contre les Africains. En effet, le gendre de la France n’a pas l’air de vouloir résilier la ratification par son pays du statut de Rome portant création de la Haute Cour.

Alors quelles seraient les intentions du président Alassane Dramane Ouattara en déclarant généreusement vouloir épargner aux Ivoiriens les poursuites de la CPI ? D’aucuns pense que c’est en prévention aux poursuites qui devraient être engagées contre lui incessamment par ladite Cour pour son rôle présumé lors des crises post-électorales dont Laurent Gbagbo fait l’objet de procès en ces moments.

Alassane Ouattara lancerait alors indirectement un message à ceux qui pense que lui aussi devait être poursuivi par la CPI; comme pour dire que s’agissant de lui, la justice ivoirienne dont il serait le guide décidera de sa culpabilité ou non.

D’autre part, le numéro ivoirien manigancerait un opercule blindé contre de l’inculpation de l’ex président burkinabé Blaise Compaoré qui aurait joué énormément dans la déstabilisation du régime de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, Alassane Dramane Ouattara fait les pieds et les mains pour offrir une nationalité ivoirienne à Blaise Compaoré poursuivi dans son pays le Burkina Faso pour diverses raisons notamment le meurtre de Thomas Sankara.

Entre magouilles et peur, le président ivoirien devient de plus en plus critiqué même dans son pays qui demeure une puissance dans la sous-région. Ce statut de poids lourd dans l’Afrique occidentale francophone a souvent été utilisé pour déstabiliser ses voisins. Le Burkina Faso est le dernier en date dont la transition a failli basculer à cause d'un coup d’État qui aurait reçu l’appui de personnalités ivoiriennes.