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Il y a 11 ans, "la catastrophe nationale"

Togo - Politique
« Le Togo vient d’être frappé par un grand malheur. Il s’agit d’une véritable catastrophe nationale. Le président de la République, son Excellence Gnassingbé Eyadéma n’est plus », annonçait Koffi Sama (Premier ministre d'alors) à la télévision nationale. Depuis cette disparition, les togolais se souviennent toujours de la mort de celui qui a dirigé d’une main de fer pendant 38 ans le Togo.
Ce jour-là, pour beaucoup, s’était comme si le temps était suspendu. La rumeur circulait depuis le matin, mais personne ne pouvait la confirmer. Ce n’était que dans la soirée que les Togolais sauront la réalité. Kofi Sama, tout en pleur, annonça que le Togo vient de connaître une catastrophe nationale.

Quelques heures plus tôt, les Loméens avaient constaté un mouvement bizarre. Les rues de la capitale étaient quadrillées par un dispositif militaire impressionnant. Un couvre-feu a été imposé à la population. C’est donc dans la peur que les Togolais ont appris la mort de leur président.

Si les obsèques se sont déroulées en grande pompe, quelques détails mystérieux entourent le décès de Gnassingbé Eyadéma. Les Togolais ne sauront jamais de quoi est mort exactement leur ancien chef de l’Etat.

« Le général Gnassingbé Eyadema est mort, frappé par une crise cardiaque qui lui aurait été fatale lors de son évacuation vers l’Europe », avait précisé un communiqué lu à la radio nationale et qui avait situé le décès dans la matinée du samedi 5 février 2005.

Cette version officielle n’a pas dissipé les doutes chez les Togolais. Au contraire, elle les a renforcés surtout que la dépouille de Gnassingbé Eyadéma n’a pas été exposée. Et aussi, les absences remarquées des grandes personnalités qui étaient très attendues.

C’est ainsi que les supputations ont fusé et continuent de nourrir les débats jusqu'aujourd'hui. L’avion qui transportait d’urgence Gnassingbé Eyadéma n’a pas pu se poser en Israël. Le chef de l'Etat aurait rendu l'âme dans le ciel tunisien. Le retour triomphal du 02 février 1974 est devenu le chemin du non retour le 05 février 2005.

C’est ce mystère qui entoure la mort de l’ancien chef d’Etat décédé il y a 11 ans. Parallèlement à ces tours et détours dans les airs, la succession se préparait. Jusque-là, inconnu du grand public togolais, Faure Gnassingbé succède à son père d’une manière rocambolesque et sanglante.

A.G