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Les cérémonies funéraires entre tradition et modernité

Togo - Societe
Le mois de février est un mois d’intenses réjouissances dans la partie nord du Togo, plus précisément à Kara. Tous les jours et surtout les week-ends, une organisation est faite et une partie de danse programmée. C’est ainsi que ce peuple entend faire reposer l’âme du défunt aux côté de ses pères à travers la danse « Soo ».
Dans la conception du Kabyè, l’esprit d’un défunt erre dans la nature, et le l’on tient à l’envoyer définitivement dans l’au-delà, pour qu’il ne hante pas les vivants. C’est dans cette dynamique de retour qu’une danse est exécutée. Il s’agit de « Soo » qui signifie tam-tam. Une danse qui doit être exécutée au moins 12 mois après le décès du membre de la famille qui a au moins 70 ans.

Traditionnellement, les rites sont simples. Pâte de mil et une sauce dominée par l’huile rouge sur laquelle est déposée une poule non dépecée. Mais de nos jours, les cérémonies sont teintées d’une certaine modernité. Des gens économisent leurs revenus, juste pour se plier à cette tradition.

Durant ce mois de février, de nombreux fils et filles de la Kara, à l’étranger, rentrent au pays, chacun dans son village pour la circonstance. Toutes les économies faites sont déversées dans ces cérémonies. D’ailleurs, une chanson circonstancielle en dit long : « Quand on fait des économies, c’est pour ne pas avoir honte quand viennent les funérailles de ton père. Et si tu épouses une femme (kabyè), tu dois payer par Soo en saison sèche ». C’est donc une sorte de concurrence qui s’établit, chacun voulant montrer sa force, économiquement bien sûr.

Les préparatifs concernent la famille et les proches parents. Les gendres du défunt ont une grande part de responsabilité. Ils doivent prouver qu’ils méritent vraiment l’enfant du mort.

La cérémonie consiste à chercher les joueurs de tam-tam qui perçoivent une somme, de préparer une grande quantité de « tchoukoutou » et d’offrir une bête. Les dons varient selon les cantons. Certains exigent même un bœuf au gendre.

Ceci est une exigence et pour un parent qui a plus de filles, c’est une gloire et un prestige. Car les « Soo » qui viendront lors de ces funérailles seront de différents ordres, ce qui rehausse l’éclat de la fête.

C’est le lieu propice où les anciennes querelles sont exhumées, mais qui ne dégénèrent pas souvent. A travers les chants, une partie peut être en train d’insulter une autre. Quitte à cette dernière de répliquer, mais aussi par des chants de circonstance. Mais malheureusement, les populations n’ont rien à faire de ces mises.

Et dans la plupart des cas, des accidents sont souvent enregistrés en ce mois de février. Plusieurs morts sont comptés. La raison, ce sont des cérémonies où la boisson locale coule à flot. Et il faut un grand nombre de personnes pour accompagner le gendre qui veut honorer sa femme.

Alors, il faut un véhicule en la circonstance pour amener chanteurs et danseurs. C’est justement au cours de ces déplacements, où chauffeur et danseurs, les nerfs excités par la boisson locale reviennent blessés et pire des décès.


C’est pour cette raison qu’à l’approche de ces jours, les autorités, connaissant les dégâts que cela entraine se promènent sur les médias locaux pour appeler les gens à plus de vigilance.

Magnim (stagiaire).